Le Black Friday tue

Alors que la France cède face à cette nouvelle mode du Black Friday, l’apogée de l’hyper-consommation, le capitalisme jusqu’au-boutiste pourrait-on dire, aux États-Unis il a fait sa première victime. Une de trop.

On pouvait déjà douter du bien-fondé d’une telle journée, qui en réalité dure souvent trois jours chez nombres de marques, mais quand en plus on dénombre un mort, on dépasse les limites de l’absurde. C’est dans l’État de New-York vendredi qu’un employé d’un magasin Wal Mart (entreprise spécialisée dans la grande distribution) a été piétiné à l’ouverture, lorsque la foule en délire se ruait pour acheter des produits. Âgé de 34 ans il a succombé à ses blessures.

Nous avons tous eu l’occasion de voir ces images au début des soldes où une foule compacte se précipite dans les rayons, en vient aux mains parfois, pour pouvoir s’acheter une nouvelle télévision moins cher ou le tout dernier grille-pain.

Quatre autres personnes ont été blessées dans ce magasin, dont une femme enceinte. Des collègues de la victime également en tentant de lui venir en aide. D’après des témoignages sur place les clients se seraient comportés comme des sauvages et n’ont pas souhaité quitter le magasin à la demande de la direction quand ils ont appris que l’un de leurs employés était gravement blessé. « Ça fait une journée que je fais la queue » se serait écrié un client. C’est évidemment très choquant et on peut espérer que ça fasse réfléchir un peu plus par la suite.

Le quotidien New-York Times rappelle qu’aux États-Unis, acheter est un « sport de contact et que les magasins ont toujours été bons dans l’art de créer un sentiment de manque alors que l’on est en pleine abondance, une anxiété qui oblige à agir immédiatement pour ne pas passer à côté ».