Le 6 octobre dernier, l’ICAN s’est vu décerner le prestigieux Prix Nobel de la Paix. Ce nouvel événement n’est pas négligeable au moment où, après le vote du 7 juillet, le processus de ratification du traité par les États est en train de se mettre en place.
Le 7 juillet 2017 avait été une journée que l’on peut qualifier d’historique avec l’adoption à l’ONU d’un Traité d’interdiction des armes nucléaires, après de longues négociations dont plusieurs pays dont la France s’étaient empressés de ne pas y participer. De même que les 9 pays possesseurs d’armes nucléaires (Etats-Unis, Russie, Royaume Uni, Chine, France, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) n’avaient pas participé au vote. Sur 192 pays faisant partie de l’ONU, 122 avaient voté pour le traité, 1 contre (les Pays-Bas !) et 1 abstention. Ce brillant résultat qui n’est pas une fin en soi mais une avancée avait été obtenu grâce à l’action de l’ICAN (International Campaign to abolish Nuclear Weapons) qui vient d’être nobellisé !
Un Prix Nobel décernée à un organisme qui lutte contre toutes les formes d’armements nucléaires est hautement symbolique au moment où Trump et Kim Jong-Un passent leur temps à se menacer de destructions massives. On peut d’ailleurs rappeler qu’il fût un temps où la Corée du Nord avait signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires… pour dénoncer sa signature du jour où elle a été capable de fabriquer la bombe !
Le Prix Nobel de la Paix devrait être le symbole de l’intégrité morale et intellectuelle de la personne ou des personnes qui le reçoivent. On est bien obligé de dire que la birmane Aung San Suu Kyi dirigeante de son pays après en avoir été otage, un peu comme Mandela l’avait été aussi, est en train de se déconsidérer avec le génocide des musulmans Rohingyas. Elle avait reçu le Prix en 1991, et Mandela en 1993 conjointement avec le Président De Klerk. Mandela, lui, n’a jamais eu un comportement indigne d’un Prix Nobel. Le Comité Nobel a exclu récemment de retirer le prix Nobel de la paix attribué à Aung San Suu Kyi comme le réclament des centaines de milliers de personnes à travers le monde. Ni le testament de Nobel, ni les statuts de la fondation ne le permettent.