Le gouvernement [castillan] « a suspendu de facto l’autonomie de la Catalogne et appliqué de facto un état d’urgence ». C’est ce qu’a annoncé le président de la Generalitat de Catalogne, Chales Puigdemont, après l’arrestation ce matin d’une douzaine de membres du gouvernement catalan dont le ministre des finances catalan Josep Maria Jové. La panique de l’État espagnol est manifeste…
Que peut-on faire face à un peuple qui veut décider par lui-même de son avenir ? Absolument rien ! Même le FC Barcelone a publié un communiqué de soutien face à ce que d’aucuns considèrent comme un acte « totalitaire ». Les affiches dans Barcelone expliquant en diverses langues que les Catalans « votent pour être libres » n’ont visiblement pas plu au gouvernement espagnol qui répond par la force. Et qu’importe si, aux yeux de la communauté internationale, l’Espagne prouve que le franquisme n’est pas mort !
Contrairement au gouvernement britannique face au cas similaire en l’Écosse, Mariano Rajoy gère très mal cette décision des Catalans de voter le 1er octobre prochain et intervient de la pire des manières. Car cette décision, ajoutée aux arrestations de maires soutenant le référendum et à la confiscation du matériel de vote, à quelques jours de la date choisie, marque un point de non-retour. Jordi Solé, député européen d’Esquerra Republicana de Catalunya, manifeste en ce moment même avec des centaines de personnes devant le Ministère de l’économie : « l’Espagne a retenu les membres du gouvernement catalan. Ils ne peuvent pas retenir une nation décidée à défendre la démocratie » a-t-il tweeté.
Des témoignages de soutien sont envoyés d’un peu partout en Europe. Parmi les rassemblements prévus, l’UDB Jeunes prévoit une heure de rassemblement, place des Lices à Rennes, ce samedi entre 11h et 12h. Dans un récent communiqué, l’Union démocratique bretonne appelait également « les autorités françaises, et en particulier le ministre des Affaires étrangères, à reconnaître le droit des Catalans de décider démocratiquement de leur avenir ». Visiblement, ni le Ministère des affaires étrangères, ni l’Élysée, ni Matignon ne trouvent rien à redire à cette démonstration de force de l’Espagne. Jusqu’à quand l’escalade ?
Quelque soit le chemin, on peut désormais affirmer que la Catalogne sera indépendante un jour. Reste à savoir si la déclaration s’effectuera le 1er, à l’issue d’un vote démocratique, ou d’une autre façon ?