Inauguration de la stèle en hommage à Per-Jakez Hélias

Profitant de la tenue du festival de Cornouaille, la ville de Quimper organisait samedi 22 juillet l’inauguration d’une stèle à la mémoire de Per-Jakez Hélias, un des fondateurs du festival.

Dans le jardin situé sur les lieux du festival, entre les remparts et l’Odet, la stèle est placée aussi pas loin d’un banc où Per-Jakez aimait venir s’asseoir. Jakez Bernard a expliqué que c’était Jean Coroller, ancien directeur du festival de Cornouaille, qui a eu l’idée d’une œuvre en hommage à Pierre-Jakez Hélias après sa disparition. Un certain nombre de personnalités et d’élus étaient là, comme Philippe Ronarc’h, maire de Pouldreuzic, commune dont l’écrivain était originaire. L’école intercommunale de Pouldreuzic porte d’ailleurs son nom et une stèle, petite sœur de celle de Quimper et financée par le Conseil régional, y sera installée en septembre.

L’inauguration s’est faite en présence des enfants de Per-Jakez, Claudette et Ifig, et de Yves Toulhoat, un des enfants de Pierre, auteur du visage de la stèle. Pierre Toulhoat fut un artiste quimpérois renommé, il était à la fois sculpteur, peintre, vitrailliste et joaillier, et ses bijoux sont renommés. Ami de Per-Jakez, décédé en 1995, Pierre est décédé à son tour en 2014 et c’est son fils Yves qui a repris la réalisation de la stèle, à partir d’une sculpture de son père.

Pierre Toulhouat avait créé en 1999 une maquette à l’effigie de Per-Jakez, devant servir un jour à couler l’œuvre en bronze. Après son décès, son fils Yves a repris le flambeau de la réalisation de la stèle. Le quotidien Ouest-France détaille la conception de l’œuvre : « son fils Yves s’est rendu à la fameuse fonderie Cornille Havard de Villedieu-les-Poêles (Manche) pour le décochage de l’œuvre : « On prend l’empreinte de la maquette pour réaliser une réplique en cire, prisonnière dans un moule. On injecte le bronze dedans puis on casse le moule pour libérer la pièce. Le résultat, c’est cette plaque en bronze d’1,20 m sur 80 cm, 7 cm d’épaisseur et une centaine de kilos. »

Samedi, ce sont Jakez Bernard et Ludovic Jolivet, maire de Quimper, qui ont rendu hommage à l’écrivain connu partout pour le Cheval d’Orgueil, mais dont l’œuvre est riche de nombreux autres ouvrages, tant en breton qu’en français !

Tout cela pour dire que tout devrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Oui mais… Si l’écrivain s’appelle officiellement Pierre-Jakez, la stèle porte, elle, le prénom « Per-Jakez ». Et le Cheval d’Orgueil a d’abord été écrit en breton avant d’être traduit en français par l’auteur pour pouvoir être publié. Or, samedi, la grande absente de l’inauguration était la langue bretonne, ce qui a suscité quelques réactions dans la presse à commencer par le journaliste Fañch Broudig, mais aussi par Angèle Jacq, écrivain et militante de la langue bretonne. Et c’est à elle que l’on laissera le dernier mot car elle le dit mieux que l’on saurait le faire : « la langue bretonne fut dramatiquement absente de cette cérémonie. Il suffisait de l’inviter ! Et à dire et faire entendre les mots que ce poète avait parlé dès l’enfance en première langue ! Une langue qui est là, présente à chaque instant, à chaque pas, grâce à des personnes comme Per Jakez Helias qui a tant contribué à la maintenir, à une époque où il était si difficile de le faire. [… ] La mairie de Kemper ne devrait tout de même pas oublier qu’elle se veut capitale de Kerne, (Cornouaille en breton). C’était hier… Demain sera comment ? Sans âme ? »

> Christian Pierre

Né en 1949, Christian PIERRE est membre de l'UDB depuis 1977. Très engagé pour la Bretagne, il est très investi aussi dans les Droits de l'Homme, comme à l'ACAT (ONG chrétienne de lutte pour l'abolition de la torture et contre la peine de mort) dont il est animateur du Groupe Quimper-Cornouaille. Il milite enfin pour les droits du peuple palestinien.