La ministre des sports, l’escrimeuse Laura Flessel, était en déplacement ces derniers jours en Guadeloupe et en Martinique. Elle souhaitait montrer que l’« Outre-mer était aussi important que les autres territoires ». L’ancienne championne olympique a présenté son projet sportif à Radio Caraïbes. Certaines positions ont attiré l’attention du Peuple breton…
Sport-santé, sport à l’école, diversification des pratiques sportives… la ministre a donné les grandes lignes de ses missions. Sans surprise pour un gouvernement néo-libéral, on retiendra un accent important mis sur « l’entreprise ». « Il faut travailler [avec le groupe Medef] pour que nos jeunes ultra-marins puissent être déracinés le plus tardivement possible pour aller chercher la très haute performance », a-t-elle par exemple déclaré. Pour qui espère pouvoir « vivre et travailler au pays », il est assez difficile à comprendre que la ministre cherche à « lutter contre la sédentarité ».
Mais ce n’est pas ce propos qui a le plus retenu l’attention du Peuple breton. Depuis plusieurs années, les équipes de football de Guadeloupe réclament la possibilité pour l’île de s’inscrire directement à la FIFA (fédération internationale de football association) en tant que « membre associé ». Cette revendication nécessite une pression politique forte puisque wikipédia rappelle que la fédération « n’acceptera désormais plus de nouveaux membres sans indépendance politique claire au préalable » tout en précisant que « cette décision n’est évidemment pas rétroactive ». Et de citer les cas des Féroés, de Tahiti, de la Nouvelle Calédonie, mais aussi de l’Angleterre, de l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord.
Laura Flessel n’a même pas fait mine de donner espoir à ces équipes : « il y a un pays, un drapeau, un hymne », a-t-elle déclaré. Et de rajouter : « Nous sommes tous français ». Une confusion classique entre nationalité et citoyenneté est fait par la ministre des sports qui estime qu’« État » et « pays » sont des synonymes. Cette façon d’écraser, comme les gouvernements précédents, les revendications même minimes des peuples sans État n’est pas un gage de paix sociale pour l’avenir.