Ce 26 juin 2017 s’est tenu à la cour d’appel de Rennes le procès en appel au pénal et au civil des onze Bonnets Rouges condamnés en première instance en avril 2014 pour des faits et actes revendicatifs divers et multiples étalés entre août 2013 et avril 2014 (notamment la destruction du portique écotaxe de Pontorson et celle d’un engin sur le site d’enfouissement de Gael). À cette époque, l’affaire avait fait grand bruit, et avait mobilisé de très nombreux soutiens et donné de la matière à la presse régionale, nationale et internationale. Bien peu de militants ont fait le déplacement pour soutenir les prévenus lors de l’audience d’hier.
Ils étaient tout au plus une trentaine, essentiellement des proches des appelés. La séance, très longue et très fastidieuse surtout en période de forte chaleur était aggravée par des bruits provenant d’un chantier rendant les échanges particulièrement inaudibles.
Sur les 11 accusés condamnés en première instance en avril, seul 7 avaient maintenu leur appel, et trois se sont désistés d’un commun accord avec l’avocat général pour la procédure pénale, tout en poursuivant le recours en appel pour la procédure civile. La procédure civile en appel qui réduirait des dommages et intérêts solidaires de 10 200 euros a été reportée, tandis qu’ont été entendu les différentes parties pour la procédure pénale en appel concernant les quatre prévenus.
Maîtres Labbé-Guimard, Birien et Lorvellec, habitués de la cause bretonne ont mis en avant l’évident côté politique de la procédure, estimant que la cour juge les prévenus davantage sur leurs orientations et engagement politiques que sur les faits qui leur sont reprochés réellement. Ils citent notamment des extraits de procès verbaux de garde-à-vue dans lesquels des questions totalement invraisemblables ont été posés aux prévenus, les interrogeant sur leur classe sociale, leur perception de la vie sociale, ainsi que leurs orientations et affiliations politiques, questions considérées indues par la défense.
Le verdict de la procédure pénale en appel est fixé au 3 octobre, et déjà le président de la cour a averti les prévenu de potentielle peines de prison fermes et avec sursis. La procédure civile est quant à elle reportée à une date ultérieure.
On retiendra l’absence totale de représentants de l’institut de Locarn, de la FNSEA ou des autres organisations à l’origine de la formation du collectif des bonnets rouges, lui même aucunement représenté, ni à la barre, ni comme témoin, ni dans le public. C’est d’ailleurs un point de défense avancé par les avocats des prévenus : le collectif des bonnets rouges, dans ses « hautes sphères », a donné des consignes précises aux comités locaux, a fourni la logistique nécessaire à l’organisation des manifestations et des actions, a exposé ses sympathisants à des risques inconsidérés et n’assume aucunement les conséquences. Les « disous » laissant les « faisous » en pâture aux mains de la justice.