
Aurélien Pichon est président de Skol an Amzer da Zont et Eléonore Riou présidente de l’association de parents d’élèves du collège Marcel Pagnol. Dans un communiqué, ils s’étonnent que leurs enfants ne seront peut-être pas scolarisés dans la filière bilingue du collège Marcel Pagnol de Plouay à la rentrée prochaine. Le Rectorat aurait en effet décidé de la mettre sous surveillance et en sommeil pour l’année prochaine faute d’effectifs suffisants.
Dans l’enseignement plus qu’ailleurs, il s’agit d’an-ti-ci-per. Mais visiblement, c’est encore une fois l’aspect comptable qui prend le dessus dans cette affaire. « Il y a 4 élèves de Manehouarn [Plouay] inscrits en 6e bilingue à la rentrée 2017-2018. L’incompréhension est totale puisque l’an dernier, l’effectif se portait à 2 élèves et la rentrée s’est faite sans problème. Sans compter les 11 élèves qui arriveront en 6e à la rentrée 2018-2019 ! »
À effectif constant, on comprend aisément que la classe ferme, mais cela risque de mettre en péril l’existence de la filière entière. « Quel parent inscrirait son enfant en maternelle sachant qu’arrivé en CM2 il ne peut pas continuer son cursus à Plouay ? D’autre part, le CM2 et la 6e font partie du cycle 3. Où est la continuité avec une mise en sommeil la filière bilingue en 6e ? » s’interrogent Aurélien Pichon et Eléonore Riou qui sont bien décidés à porter l’affaire devant le tribunal administratif si le Rectorat ne maintient pas la filière au collège Marcel Pagnol de Plouay.
Cette fermeture ne tient pas compte non plus du travail de l’Office Publique de la Langue Bretonne pour conforter la filière dans le temps. À Inguiniel, un poste d’enseignant dans l’école publique Nicole-Rousseau a été budgété par l’Éducation Nationale elle-même après que six familles aient répondu positivement à la consultation de la mairie qui voyait d’un mauvais œil le départ des élèves vers Plouay. Hélas, la mairie d’Inguiniel semble faire marche arrière sans même recevoir les familles concernées. Les représentants de Skol an Amzer da Zont demandent donc également à la mairie de revoir son positionnement car de l’ouverture de cette classe peut dépendre l’avenir à moyen terme de la filière bilingue en pays de Plouay. Ils sont soutenus par l’association de parents d’élèves Div Yezh qui estime que « l’éducation est l’avenir d’une commune, nous ne pouvons douter qu’aujourd’hui en Bretagne, les maires et leurs adjoints ne s’inscrivent pas dans cette dynamique de l’enseignement bilingue français breton qui répond pleinement aux attentes sur la question de l’apprentissage des langues en France. » L’association dénonce aussi « la méconnaissance [par la mairie] sur le contexte réglementaire de l’enseignement bilingue et du droit des familles à faire un choix pédagogique pour leurs enfants dans le cadre du service public d’éducation. Le refus d’au moins une inscription autour du 20 mai atteste de cette méconnaissance ».