Gael Briand a beau être rédacteur en chef du Peuple breton, il n’en est pas moins candidat aux législatives sur la 5ème circonscription du Morbihan (Lorient) en compagnie de sa suppléante, la lanestérienne Patricia Riou. Voici sa tribune.
En écoutant divers médias, on pourrait croire qu’Emmanuel Macron est une licorne ! Un être magique doué de pouvoirs dont le premier serait d’avoir renouvelé la classe politique et aboli les clivages. Qu’il ait détruit – du moins provisoirement – les grands partis politiques traditionnels, cela paraît évident, mais jusqu’à preuve du contraire, il n’a réduit aucune fracture. Quant à l’idéologie qu’il véhicule, le néo-libéralisme, elle était déjà au pouvoir quand je suis né. La domination, quelle qu’elle soit, existe toujours bel et bien…
La magie de la doctrine néo-libérale, c’est de laisser penser que, justement, ce n’est pas une doctrine et que ce monde-là est « normal », qu’il n’y a pas d’autres voies. Comme le disait Margareth Thatcher, « there is no alternative ». De fait, le vocabulaire évolue, mais le principe reste identique. On ne dira plus durant ce mandat « flexibilité », mais « agilité ». Cela ne changera absolument pas le fait que les ouvriers et salariés devront continuer à être plus « productifs » tout en acceptant de se serrer la ceinture car la France est engagée dans une « compétition internationale ». À force d’élire des députés qui ne font plus de politique et se contentent de gérer, on finit par oublier les vraies questions et notamment celle-ci : à qui bénéficie la richesse ?
La France est un pays riche et on voudrait nous faire croire le contraire. En 2013, on chiffrait l’évasion fiscale entre 60 et 80 milliards d’euros par an… soit l’équivalent du budget de l’Éducation Nationale volé. Oui, volé ! Il n’y a pas d’autres mots pour définir l’égoïsme de quelques grosses fortunes qui profitent des services publics en France sans jamais y contribuer financièrement. Mais là encore, le discours néo-libéral nous a appris à regarder les plus faibles que nous et à accuser le bénéficiaire du RSA, le chômeur, l’immigré comme étant la cause du déficit français.
Je viens d’un parti, l’Union démocratique bretonne, dont le but politique est l’émancipation, aussi bien individuelle que collective. Cela suppose d’abord de penser par soi-même. L’autonomie est un mot qui fait peur, mais il m’est cher. Aucun autre mot ne traduit aussi précisément le fait de faire soi-même plutôt que de dépendre d’autrui. Les enfants et adolescents, les personnes handicapées ou âgées savent à quel point l’autonomie est importante. Pourquoi ne le serait-elle pas pour les territoires ?
Face à la privatisation du monde (des océans à la plage de La Baule !), face au brevetage du vivant (OGM), l’autonomie, c’est la liberté ! Logiciels libres contre systèmes privatifs, monétarisation de la nature contre propriété par l’usage, nucléaire contre énergies renouvelables, monolinguisme contre multilinguisme… tout nous ramène à un choix : est-on partisan du centralisme ou du fédéralisme ? Si l’État nous impose sa pensée, alors il est de notre devoir de citoyen libre de lui imposer la nôtre ! Car on ne rappellera jamais assez que l’État sert le peuple et non l’inverse. Notre choix est clair : le fédéralisme ! C’est le meilleur moyen de mettre en pratique la devise européenne : unis dans la diversité.