Législatives 2017. Monique Le Berre, candidate pour les pays de Douarnenez, du Cap-Sizun et Bigouden

Monique Le Berre

Le pays de Douarnenez, le Cap Sizhun et le pays Bigouden (7e circonscription du Finistère) seront représentés par Monique Le Berre pour Oui la Bretagne. Le Peuple breton lui donne la parole, comme aux autres candidats Oui la Bretagne.

J’ai 68 ans, je suis retraitée de l’enseignement. Mon retour en Bretagne, en 2000, m’a fait prendre conscience de l’ignorance des partis français de l’état de nos régions. Je rencontre des marins qui souffrent de ne pas être défendus à Bruxelles : pourquoi la France, avec une façade maritime si importante, n’a-t-elle pas de ministère de la pêche ? Et les agriculteurs, pourquoi doivent-ils attendre le Salon de l’agriculture pour que l’on parle d’eux ?

Mon suppléant, Yves-Alain Le Goff, 49 ans, est musicien professionnel. Il est scandalisé par la réforme territoriale qui a montré le mépris de Paris pour la réunification de la Bretagne, et se bat pour une Bretagne à cinq départements dotée de véritables pouvoirs.

Notre territoire, l’ouest Cornouaille, est porteur de projets et d’actions dans beaucoup de domaines, porteur aussi d’une capacité de résistance à l’injustice – souvenons-nous de Plogoff. Ce sont aussi des paysages et un patrimoine exceptionnel. Il ne doit pas devenir un endroit réservé aux résidents secondaires et aux retraités, mais un territoire où l’on favorise aussi l’envie de s’installer pour y travailler.

Mais notre position excentrée et un désintérêt certain des décideurs politiques contribuent, au travers de mesures de réduction des services publics, à sa désertification.

Pour contrer cela, outre me battre pour le maintien des services de proximité et favoriser le développement des coopérations, j’ai trois priorités : la pêche, l’agriculture, le désenclavement.

La pêche cornouaillaise rencontre des problèmes de plus en plus sérieux : fuite des quotas à l’étranger – vendus avec les bateaux, comme on l’a vu récemment à Saint-Guénolé –, flottille vieillissante, difficulté à embaucher des jeunes. La valeur des droits de pêche ne doit pas être gaspillée : des quotas régionalisés (patrimoine inaliénable de la région) et individualisés (affectés à un patron pêcheur pour la durée de sa carrière) empêcheraient leur fuite, rajeuniraient une flottille vieillissante en monétisant cet actif régional et en en conditionnant l’octroi à l’achat d’un bateau neuf, et faciliteraient l’embauche des jeunes, attirés par de meilleures conditions de travail.

Je soutiens un modèle agricole lié au territoire, qui permet le partage du travail par l’installation de jeunes agriculteurs dans des fermes à taille humaine et mène à une agriculture respectueuse de l’environnement, au développement des circuits courts et au maintien de l’abattoir de proximité de Pont-Croix. Producteurs et consommateurs doivent travailler ensemble pour que l’ouest Cornouaille produise sous un label de qualité reconnu.

Je pense que le désenclavement de notre territoire passe aussi par un réseau de transport collectif performant et la mise en place rapide, de Penmarc’h à Plogoff, du très haut débit Internet par la fibre optique afin de favoriser la création et l’installation d’entreprises.

Il faut redonner du sens à l’expression « vivre, travailler et décider au pays », en finir avec cette politique jacobine hypercentralisée qui échoue à rendre les citoyens véritablement libres et égaux en droits et en moyens.

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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