Demain matin se tiendra à Guingamp le procès de quatre militants accusés d’avoir bloqué des trains lors du mouvement contre la loi travail dans la gare de Plouaret. Désireux de s’exprimer en breton lors du procès, ces militants ont reçu le soutien de deux députés européens : le basque Josu Juaristi pour Bildu et Jill Evans, du Plaid Cymru, qui signe un communiqué commun avec le porte-parole de l’UDB, Nil Caouissin.
Les deux députés européens s’étonnent légitimement de constater que la Justice française interdise aux ressortissants bretons d’utiliser une autre langue que le français. « Au regard du droit européen et des pratiques linguistiques ayant cours dans d’autres états membres de l’Union Européenne, il nous semble discriminatoire et anormal que les locuteurs de langue bretonne ne puissent pas s’exprimer dans leur langue devant les tribunaux », estime Josu Juaristi qui rajoute qu’en tant que député européen, il combat les lois néo-libérales comme la loi travail et les politiques d’austérité.
De son côté, la député galloise Jill Evans signe un communiqué commun avec Nil Caouissin, le porte-parole de l’UDB (tous deux membres de l’Alliance libre européenne) : « de nombreuses personnes en Bretagne ont combattu cette loi qui va affaiblir les droits des travailleurs. Les quatre militants veulent s’exprimer en breton durant le procès qui se tient à Guingamp. Ces droits ont été constamment refusés aux militants bretons ». « Le breton est une langue reconnue internationalement comme menacée. Le gouvernement français doit faire tout son possible pour la valoriser au lieu de la saper », a estimé Nil Caouissin. Jill Evans considère que les militants devraient pouvoir « parler leur propre langue dans leur propre pays » avant de rajouter que « même s’il reste beaucoup de chemin à faire pour obtenir l’égalité entre le gallois et l’anglais, nous [au pays de Galles] avons des lois qui respectent les droits des locuteurs gallois, y compris devant une court de justice ».