Corse. Le racisme, ce n’est pas les autres !

FN Fora
FN dehors

Roccu Garoby est une des jeunes pousses de la politique corse. Il vient de publier une mise au point lucide sur le vote de ses concitoyens et sur la manière dont il faudrait militer pour que cela change. Le Peuple breton a décidé de la publier.

Abstention territoriales 2015 (1er tour) : 40 %
Abstention présidentielles 2017 (1er tour) : 32 %
Vote FN territoriales 2015 (1er tour) : 14176 voix
Vote FN présidentielles 2017 (1er tour) : 43040 voix
Je pose ça là pour ceux qui nient encore les faits.

Vous pouvez dire que ce sont les autres, que ce sont des français, que ce sont des colons ou que sais-je encore, c’est un déni de réalité. Il y a un fort encrage du vote FN aux élections françaises. C’est un fait et je le déplore.

Oui, il y a une part « importée » et on peut considérer que le score FN aux territoriales est proche de ce socle. Oui, il y a un vote raciste, en Corse. Et la parole raciste s’est libérée depuis quelques temps notamment sur les réseaux sociaux. Et oui, il y a un vote de rejet du système, de rejet de la France qui sonne comme un appel à l’aide.

Je pense que les deux premiers sont minoritaires et je suis convaincu que les autres cherchent un chemin, une main tendue.

Vous pouvez injurier les électeurs FN – peut-être que ça vous défoulera – mais vous ne ferez que renforcer leur vote, leur conviction. Il faut comprendre, sans pour autant approuver, le vote FN pour le combattre. Il faut comprendre la mécanique, la logique qui pousse à voter contre ses propres intérêts si on veut combattre les idées de l’extrême droite.

Mais on ne combat pas une idéologie avec des injures, des postures ou que sais-je encore. On la combat avec des idées, avec un projet, avec une vision. On la combat en s’impliquant dans la vie sociale, économique, associative…

On peut détester Marine Le Pen, elle défend un imaginaire, une France, un monde. Le sien. Un imaginaire que je ne partage pas du tout bien évidemment. Mais c’est parce que nous ne sommes pas capable – momentanément ? – d’en faire de même qu’elle est en train de gagner la bataille idéologique. Bataille qui précède les victoires électorales.

Alors, arrêtons de rejeter la pierre sur l’autre. Reprenons notre bâton de pèlerin pour convaincre les corses que notre nation est à construire, que sa place est en Europe – et en méditerranée – et que l’étranger – fut-il français – n’est pas l’ennemi. L’ennemi du peuple corse c’est lui-même !

> Roccu Garoby

Roccu Garoby est porte-parole de R&PS, membre du Cunsigliu (Parlement) du Parti de la Nation Corse (PNC).