Avec près de 300 personnes présentes samedi 11 mars à Plouhinec, le pari de Bretagne Vivante est réussi. L’objectif de l’association était de réclamer la création d’une réserve naturelle dont le périmètre serait la rade de Lorient. Mais c’est la petite mer de Gâvres qui est plus spécifiquement ciblée par les militants. Celle-ci est en effet fréquentée par une faune riche, en particulier des oiseaux qui y trouvent une nourriture abondante. « L’État a décidé de mettre une partie de la Petite Mer de Gâvres, en Arrêté de Protection de Biotope, qui doit être signé par le préfet. Or cette signature tarde à venir et chaque semaine, chaque mois qui passe, compromet davantage la pérennité de ce site exceptionnel qu’un public toujours plus nombreux aime à fréquenter pour côtoyer cette vie sauvage » déclare l’association dans un communiqué.
Cette revendication intervient alors que la maison de l’île Kerner (ancienne maison d’ostréiculteur) est « lâchée » par Lorient Agglomération au profit du Haras d’Hennebont. La petite mer est extrêmement fréquentée et l’activité non régulée gêne de plus en plus les oiseaux migrateurs qui s’alimentent moins et ne reprennent pas assez de force avant de poursuivre leur route. Le projet d’un club de kitesurf en mer de Gâvres inquiète particulièrement Bretagne Vivante car les voiles des sportifs effraient les oiseaux. Bien évidemment, l’association ne souhaite pas sanctuariser ce lieu, ni l’interdire aux activités humaines. Le souhait de Bretagne Vivante mérite d’autant plus discussion que la maire de Locmiquélic, Nathalie Le Magueresse, s’est réjouit récemment de l’arrivée de la LGV qui va rapprocher Lorient de Paris et favoriser, selon elle, « l’acquisition de résidences secondaires ». Une pression de plus sur la petite mer…