Cette semaine a eu lieu en Corse les Scontri Internaziunali di a Ghjuventù in Lota. Ces rencontres internationales de la jeunesse en lutte sont organisées par le syndicat étudiant la Ghjuventù Independentista, à Corte. Elles ont débuté mardi pour s’achever jeudi soir, entre conférences et débats l’après-midi sur le campus Mariani et concerts le soir sur le campus Grimaldi.
C’est un des temps forts de l’année pour l’Université de Corse, qui se déroulait pour la quatorzième année. Chaque syndicat organise ce genre d’événement, la CGC (Cunsultà di a Ghjuventù Corsa) ayant organisé fin octobre dernier la Mossa di a Ghjuventà Corsa. Événement qui dure aussi trois jours, au même endroit, avec conférences et concerts.
La Corse est mise à l’honneur à travers le choix des thématiques pour les conférences, des intervenants, des groupes qui jouent le soir, tous Corses et chantant en Corse.
La deuxième conférence de mardi avait pour intitulé « Quelles perspectives de développement pour l’Università di Corsica ? ». L’an dernier, l’université était déjà au cœur des réflexions avec une conférence intitulée « Quelle Université pour une Corse émancipée ? » L’objectif est de réfléchir en permanence à l’évolution et l’avenir de la Corse à travers le rôle que l’Université peut jouer, ayant fait le choix dès sa création de se doter de formations en lien direct avec le territoire, la Corsophonie, l’Histoire insulaire, l’économie identitaire.
La conférence de mercredi dressait un bilan de la majorité territoriale à la CTC avec Jean-Guy Talamoni, Petr’Antò Tomasi et Jean Biancucci.
Pour réfléchir à la situation de la Corse, au souhait d’indépendance, d’autres régions « en lutte » servent de modèles, d’observations et viennent aussi témoigner. Ainsi, des délégations venues de Bretagne, d’Irlande, de Palestine, de Sicile, de Galice ont fait le déplacement pour les éditions précédentes.
Cette année, des représentants de partis politiques indépendantistes ou de syndicats sont venus d’Écosse, de Sardaigne, du Pays Basque, de Catalogne et de Colombie. Ils étaient invités à faire un « tour d’horizon de la situation politique de chaque nation sans État représentée » durant la première conférence mardi. Mercredi se tenait la conférence « Dépôt des armes des FARC : comment faire la paix après un conflit politico-militaire ? ». Jeudi, la dernière conférence avait pour but de clore ces rencontres internationales en faisant le parallèle entre la situation insulaire et les mêmes problématiques vécues dans une région « sœur de lutte », le Pays Basque, avec pour fil conducteur l’amnistie des prisonniers et les processus de paix étaient au programme.
Sur Facebook, l’événement comptait près de quatre cents participants et intéressés mais sous le chapiteau, ils étaient près de deux mille chaque soir. Presque impossible de se frayer un chemin jusqu’à la buvette au font ou de trouver une place assise. L’événement remporte du succès chaque année, attirant étudiants mais aussi lycéens puisqu’en vacances actuellement, habitants de Corte et universitaires.
Diana Di L’Alba, A Pasqualina, Cuscenza sont des groupes qui s’y produisent régulièrement. Cette année, ils étaient aussi accompagnés de l’Arcusgi, I Vagabondi, I Voci di a Gravona, tous des groupes insulaires qui tournent beaucoup en Corse et qui n’hésitent pas à se produire pour les différents syndicats, sans distinction de tendance politique.