Christian Troadec et Nil Caouissin, porte-paroles des deux partis qui composent la plateforme Oui la Bretagne (MBP et UDB), viennent de proposer dans un communiqué commun d’expérimenter en Bretagne le régime local d’assurance maladie d’Alsace-Moselle.
“Alors que le candidat des « Républicains », François Fillon, proposait il y a quelques mois de faire reculer la protection sociale en détricotant la branche assurance maladie de la Sécurité sociale, les Alsaciens et les Mosellans nous prouvent qu’il est possible de mieux protéger, de mieux rembourser les malades, tout en gardant des comptes à l’équilibre” écrivent-ils.
En résumé, ce système repose sur une extension de la Sécurité sociale de base: s’y ajoute une complémentaire santé obligatoire, gérée par le régime local, avec des frais de gestion beaucoup plus bas que ceux des mutuelles ou des assurances privées. Un article expliquera plus en détail le fonctionnement de ce régime local, aujourd’hui menacé par l’évolution de la législation française, dans le numéro du Peuple breton du mois de mars 2017 (à paraître).
Les deux porte-paroles soulignent aussi que “ce système est à l’équilibre, et fonctionne tellement bien que l’intersyndicale qui le gère propose de l’étendre en passant à une assurance-maladie universelle. On a là la démonstration que l’autonomie territoriale peut être un facteur de progrès social, contrairement à ce que veut nous faire croire l’idéologie jacobine de l’uniformité”.
La proposition d’améliorer l’assurance-maladie en Bretagne et dans “toutes les régions qui en feraient la demande” nécessite évidemment une modification de la loi française. Pour la plateforme Oui la Bretagne, il s’agira donc d’un thème de campagne pour les élections législatives de 2017. Une manière de reprendre l’offensive sur le terrain social après que François Fillon ait proposé de détricoter la branche assurance-maladie de la Sécurité sociale (avant de reculer piteusement).
Jusque là, le thème de la sécurité sociale était perçu comme chasse-gardée de la tendance étatiste et souverainiste de la gauche; aujourd’hui, les fédéralistes semblent décidés à s’emparer de ce sujet en montrant les bénéfices possibles d’une différenciation régionale, dans le sens du mieux-disant social.