Plusieurs étudiants de l’université de Rennes 2 ont créé un collectif, « Brezhoneg er Skol-Veur ». Le Peuple breton a rencontré l’un d’eux, Stuart Lesvier, qui est aussi responsable de l’UDB Jeunes.
Le Peuple breton : Comment vous est venu l’idée de créé ce collectif ?
Cela a commencé par une rencontre à Nantes avec un jeune brittophone (Clément Guillanton) qui, comme moi, souhaitait agir pour la langue bretonne. De là, et avec le réseau des anciens de Diwan et des autres classes bilingues étudiant à Rennes 2, s’est créé le premier noyau du collectif. D’autres étudiants se sont ensuite greffés au mouvement dont beaucoup, comme moi, ne parlent pas breton… du moins pas encore !
La question de la langue bretonne et plus largement des langues n’intéressent en effet pas uniquement les locuteurs et futures locuteurs de la dite langue. Il y a une compréhension d’un bon nombre de personne et de jeunes pour défendre celle-ci et une envie de l’inscrire dans le paysage social de la Bretagne comme à Rennes.
PB : votre objectif est de valoriser la langue bretonne au sein de l’université ?
Exactement ! Et consécutivement de permettre davantage de bilinguisme. En fait, l’université de Rennes2 a signé la charte de la langue bretonne avec l’Office public de la langue bretonne en 2010. Depuis, il y a eu quelques avancés, mais très peu par rapport aux estimations. De plus, plusieurs incohérences subsistent notamment dans la signalétique. Il existe des bâtiments comportant des panneaux bilingues comme au bâtiment S (excellent exemple pour nous) tandis que d’autres bâtiments, eux, ne comportent que quelques éléments bilingues avec une police plus petite pour le breton et qui diffère selon l’endroit de la fac… Par ailleurs, il manque encore la réalisation d’une enquête sur la connaissance du breton par le personnel ainsi que la proposition de carte de visite bilingues pour les personnes.
PB : Cette charte est donc le point d’appui de votre collectif ?
Oui, par cette signature, l’université s’est engagée à respecter plusieurs engagements pour le breton. À ce titre, elle est tenue d’aller dans la voie du bilinguisme. Le collectif existe à présent pour le rappeler. Nous avons eu la possibilité de rencontre la présidence le 10 novembre dernier et après une heure d’échanges dans une ambiance cordiale, plusieurs promesses ont été faites dont celle d’une future rencontre prochainement. Les promesses étant des promesses, nous continuons notre travail d’informations sur le breton. Dans un autre temps, nous allons organiser plusieurs actions dont la première dès cette semaine, de mardi à jeudi. Il s’agira d’une votation dont la question sera : « Êtes-vous favorable à une plus grande présence du bilinguisme breton et français à l’université ? »
A côté de cela les votants pourront remplir s’ils le veulent un questionnaire pour en savoir plus sur leur rapport à la langue bretonne et de celle-ci en général.
PB : Tout un programme ! Vous avez d’autres projets ?
Avant de devenir ce qu’il est maintenant, lorsque nous étions un noyau plus restreint, le nom choisi pour le collectif était « Brezhoneg e Roazhon 2 » puisque nous voulions inscrire notre démarche au sein de la fac. Mais avec l’engouement qu’il y a pu y avoir et l’intérêt grandissant nous avons changé de nom car nous ne voulons pas que notre combat pour la langue bretonne ne soit focalisé qu’à Rennes 2 mais aussi sur les autres campus de Rennes et de Bretagne, y compris Nantes ! Le chemin sera long pour y arriver, mais nous avons confiance. Pour l’heure, c’est à Rennes 2 que tout se joue…