
Sabine Comès, graphiste et maquettiste de notre magazine, va probablement être présentée aux Prizioù (prix de la langue bretonne) pour avoir réalisé le calendrier des sapeurs pompiers de Rennes en breton et français. Elle s’explique au Peuple breton.
PB : Quelle est l’histoire de ce fameux calendrier ?
Sabine Comès : Le premier calendrier bilingue que j’ai réalisé, c’était en 2012. Il est né d’une rencontre avec mon ami sapeur-pompier Patrice Depeige. À l’époque, je lui parlais souvent de la culture et de la langue bretonne, je l’initiais en quelque sorte à réfléchir à sa propre identité. Nous avions souvent des discussions politiques et refaisions le monde autour d’un café et d’une cigarette, lorsque mon local était situé quai Chateaubriand, à Rennes.
Un jour, il me sollicita, au nom de l’Amicale des Sapeurs Pompiers de Rennes, pour réaliser leur calendrier. Je lui ai donc proposé d’y rajouter un peu de breton, idée qu’il a accepté ainsi que ses collègues [ndlr : à noter d’ailleurs que c’est aussi à l’initiative de Sabine que les pompiers de Rennes participent à la Redadeg]. Progressivement, le breton s’est étoffé. Les trois premiers (2012, 2013 et 2014) ne contenaient que les gros titres en breton. En 2015, la traduction était quasi-complète et le logo officiel de l’Amicale des sapeurs pompiers de Rennes était même doublé en breton. Restaient juste les publicités informatives… qui ont été intégrées dans la version 2016 !
Je voudrais aussi préciser que les Archives de Rennes ont prêté gracieusement les photos du siècle dernier qui ont servi pour le calendrier de cette année.
Qui a supervisé la traduction ?
C’est Olier ar Mogn pour l’Office public de la langue bretonne. Il l’a fait depuis le début d’ailleurs. C’est aussi l’Office (Fulup Travers) qui a proposé ce travail aux Prizioù.
Cela donnera-t-il des idées à d’autres structures à ton avis ?
Oui, je pense. D’autres amicales en Ille-et-Vilaine semblent déjà intéressées par la démarche et nous ont proposé de réaliser un calendrier bilingue collectif en 2018. Avec l’Office, nous nous interrogeons d’ailleurs sur la pertinence de faire un audit pour déterminer si ce genre de calendriers à une influence ou non sur le choix de prénoms bretons pour les enfants localement.