Les rumeurs sur une possible intervention de l’État pour évacuer la ZAD à Notre-Dame des Landes se multiplient. Le gouvernement se risquera t-il pour autant de prendre le risque de monter une nouvelle opération ?
Est-ce qu’une nouvelle opération César sera lancée au cours de l’automne pour évacuer la ZAD ? C’est la question à laquelle Manuel Valls n’a pas voulu répondre lors de son passage au congrès sur le logement social à Nantes. De son côté, Bruno Retailleau (LR), président de la Région Pays-de-la-Loire se montre plus affirmatif. Il évoquait en effet récemment des “préparatifs en cours“. Il apparaît certes que des hôtels sont réservés pour loger les forces de l’ordre auxquelles il a été demandé d’éviter de prendre des congés au mois d’octobre. Mais préparatifs ne veut pas dire intervention et le doute plane quant à la motivation du gouvernement à agir.
Un risque humain et politique
Lancer les CRS sur la ZAD n’est pas sans risque humain et politique dont le gouvernement se passerait bien à quelques mois de la présidentielle. Le terrain est en effet peu propice à une intervention et la détermination des opposants n’a pas faibli. Le mouvement contre l’aéroport reste bien organisé et en capacité de mobiliser rapidement. Un rassemblement est d’ailleurs prévu le 8 octobre sur le site pour “empêcher l’aéroport [et] défendre la ZAD. Le gouvernement, dans un calendrier dominé par l’élection présidentielle, préférera probablement d’éviter de s’enliser dans ce dossier.
NDDL ou Calais ?
Ajoutons à cela que Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, à annoncé l’expulsion de la Jungle de Calais “avant l’hiver“. Sur une même période, il faudrait donc que des effectifs importants soient déployés dans deux lieux éloignés pour mener deux opérations difficiles en même temps ou dans un intervalle très court. Il apparaît difficilement concevable qu’une telle situation se produise. Le gouvernement devra faire un choix entre ces deux interventions et il est probable que les réfugiés en fassent les frais.
Moins équipés pour se défendre, moins soutenus par la population que le sont les habitants de la ZAD et les agriculteurs en Loire-Atlantique il sont une cible plus aisée. D’autant plus que dans un contexte politique de montée de l’extrême-droite une intervention à Calais pourrait-être calculé comme une occasion pour le gouvernement de montrer sa dureté sur la question migratoire. Le contexte pré-électoral peut conduire à toutes les bêtises, n’en doutons pas.
La question de l’intervention sur la ZAD, pourrait donc bien rester lettre morte jusqu’à l’élection présidentielle. Reste à savoir à quel successeur/successeuse sera redonné le bébé.