Il veut alerter les consommateurs sur la présence d’OGM, on lui prélève ses empreintes !

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Ce lundi à 18h, plus de cinquante personnes se sont rassemblées devant la gendarmerie de Pont-Scorff pour soutenir Victor Gallou, par ailleurs militant UDB. Il était entendu dans le cadre d’une action étiquetage réalisée avec le collectif des Faucheurs Volontaires. Plusieurs actions ont eu lieu cette année, et l’une d’entre elle réalisée en juin au magasin Lidl de Lorient (Boulevard du Scorff) a donné lieu à un dépôt de plainte de la part du gérant. Dans cette affaire, deux militants ont déjà été auditionné au mois d’août au commissariat de Lorient. Victor Gallou était donc auditionné car il est soupçonné de « délit d’entrave à la liberté du travail ». Le Peuple breton lui a posé quelques questions.

 

Le PB : comment s’est déroulée cette audition à la gendarmerie ?

Victor Gallou : Le fait de voir autant de monde est réconfortant. Tout le monde est surtout là pour une cause collective, la lutte contre les OGM mais ça fait beaucoup de bien d’être soutenu pendant ce genre de moment. Tous ceux qui étaient présents lors de mon entrée dans les locaux ont attendu devant que je sorte. Cela aide énormément.

Concernant l’audition en elle-même, j’ai tout simplement donné mon identité et confirmé ma présence sur les lieux pendant l’action. Ensuite, des questions sur les détails de l’opération, la préparation, les différentes personnes présentes m’ont été posées. Bien entendu, je n’ai répondu à rien, tous mes amis me l’avaient recommandé ainsi. On va voir ce que cela va donner.

Le PB : Quelles peuvent-être les conséquences pour le collectif des faucheurs ?

Victor Gallou : Pas grand-chose. La détermination reste la même. Une opération étiquetage a même été lancée dans la foulée de l’audition où près de vingt personnes étaient présentes au Super U de Pont-Scorff. Cette fois, les gendarmes sont venus très nombreux : il a été comptabilisé huit véhicules et plus de vingt militaires ! Pourtant, l’opération s’est passée une fois de plus dans une ambiance très sereine avec la direction du magasin et la clientèle.

 

Le PB : « Délit d’entrave à la liberté du travail », ce n’est pas anodin tout de même…

Victor Gallou : En effet, en plus d’être totalement mensonger, c’est une qualification des faits très grave. À aucun moment que ce soit, dans aucun des magasins, nous n’avons empêché un salarié de travailler. C’est totalement contraire à l’esprit de l’action qui se déroule sans aucune violence ni blocage à l’égard de la clientèle, des employés et de la direction. En revanche, comme j’étais auditionné dans le cadre d’un délit, la procédure suppose qu’une photo doit être prise, ainsi que mes empreintes digitales. J’ai bien évidemment refusé, mais désormais le procureur peut m’y contraindre. C’est assez incroyable car sur ce type d’action, on souhaite juste alerter le consommateur sur la présence d’OGM. En guise de réponse à la transparence, on nous prélève nos empreintes !

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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