Lorsqu’on arrive dans la cour de Thierry Lemétayer à Ploubezre, il n’est pas difficile de savoir qu’il est contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : l’autocollant « non » est partout. Mais ce n’est pas l’objet de la visite. Thierry est le fils de Georges, le chef mécanicien du Bugaled Breizh, l’une des deux victimes dont le corps n’a jamais été retrouvé, ce qui laisse le champ libre à toutes les hypothèses. Si NDDL est mentionné, c’est pour noter que, au-delà de la volonté à imposer la vérité sur le naufrage, au-delà de l’impossibilité de faire son deuil tant que la vérité ne sera pas reconnue, Thierry Lemétayer n’ignore pas les débats en cours et s’y implique sans doute avec plus de détermination qu’il ne l’aurait fait auparavant.
Notre propos n’est pas ici de reprendre les tenants et aboutissants d’une affaire dont nous avons souligné (cf. le PB de septembre 2014) qu’elle n’est pas unique et qui a été largement traitée, en particulier dans les livres Secrets d’États autour d’un naufrage des journalistes Laurent Richard et Sébastien Turay (First) et L’Enquête torpillée de Jacques Losay (Locus Solus), ainsi que par le film The Silent Killer, du même. Pour eux, comme pour les familles, pour l’armateur Michel Douce, pour le président du comité local des pêches du Guilvinec Robert Bouguéon… comme pour les juges d’instruction Foltzer et Corre, le naufrage est dû à l’action d’un sous–marin