Le métier de marin pêcheur est méconnu et souvent méprisé. Certes, personne ne nie le courage des pêcheurs, mais beaucoup s’indignent de la raréfaction de la ressource et les accusent de ne pas respecter l’environnement. Par intérêt pour ce métier et pour se faire sa propre idée, Gael Briand a choisi d’embarquer avec un patron de pêche lorientais sur le Bugal spontuz. Il raconte son expérience au Peuple breton.
Il est 2 h 45 du matin. J’ai rendez–vous sur le quai avec Yann, le patron du Bugal spontuz (l’enfant terrible), un caseyeur lorientais. Le port est actif, on y décharge des langoustines, des tourteaux et des poissons en tout genre. Yann et moi passons à la criée pour récupérer le boued (nourriture en breton, la boëtte en français) servant à appâter les crustacés, invendus et déchets d’autres pêcheries : merluchons, roussettes, grondins… le tout frais du matin. Yann me présente ses coéquipiers : David et Mikael dit « Mikou » avant d’embarquer, eux en bottes bleues, moi en bottes vertes ! Il est 3 h 15 et nous faisons route vers Belle–Île, pointe des Poulains, à presque deux heures de là