Cette petite analyse est née à la suite des quatre mois de mouvement social contre la loi dite « Travail ». Fin mai, alors que toutes les conditions semblaient réunies pour un compromis entre les syndicats et le gouvernement, notamment sur la réécriture de l’article 2 de la loi, le plus controversé, quelque chose a changé. Deux semaines de silence radio entre les acteurs concernés ont suivi cette période fiévreuse et la loi El Khomri a finalement été votée. En tant qu’Italien, Francesco Ditaranto nous faire part de son point de vue.
Pendant ces journées effervescentes de la fin du mois de mai, Marine Le Pen, brisant le silence tactique adopté jusque-là par un Front national encore en quête d’un programme économique pour la France, avait demandé au gouvernement le retrait de la loi. D’après la présidente du mouvement d’extrême droite, à ce moment, « le gouvernement brutalise [sic] les rapports sociaux et agresse les Français » par « crainte de fâcher Bruxelles ». Marine Le Pen, dans la note publiée sur son blog, ne manquait pas d’ailleurs d’attaquer la CGT, en accusant certains représentants syndicaux de ne représenter qu’eux-mêmes, d’être « toujours abonnés absents quand il s’agit de combattre les vrais problèmes (en l’occurrence l’obsession ultralibérale bruxelloise) » et de « porter une lourde responsabilité dans le chaos que connaît le pays ».
Cependant, personne n’a encore eu l’occasion de connaître le programme économique du Front national. Il faut attendre de voir qui, en interne, gagnera la partie entre la frange bourgeoise–chrétienne intégriste au Sud et la frange plus liée à une conception de la droite sociale au Nord