Alors que toutes les radios nationales prédisaient un désastre en terme de mobilisation, force est de constater que le cortège était assez bien fourni à Rennes malgré le vote de la loi dite « Travail » cet été. Les syndicats ont répondu présents de même que l’université de Rennes 2 qui a bloqué durant la matinée avant de rejoindre le cortège des manifestants. En tout, ce sont plus de 3000 personnes qui sont partis de l’Esplanade Charles de Gaulle ce matin (4000 à Nantes). Les militants UDB en ont profité pour vendre le numéro du Peuple breton titrant sur le syndicalisme et le nécessaire engagement au sein des entreprises.
La ville de Rennes retrouve la paranoïa pré-estivale avec un hélicoptère stationnaire ayant suivi le cortège, des centaines de CRS et des barrages filtrants aux entrées du centre-ville. La section de Rennes de l’UDB, par la voix de son responsable Jef Monnier, n’a d’ailleurs pas manqué de réagir au déblocage de 600000 € par l’État pour indemniser les commerçants : « Au-delà du côté électoraliste et opportuniste de cette annonce à la veille d’une nouvelle mobilisation, l’UDB, qui a participé aux actions précédentes, souhaite poser de simples questions : qui des manifestants ou du dispositif sécuritaire anxiogène a dissuadé les rennais de consommer au centre-ville ? Combien a coûté ce déploiement absurde des forces de police qui soit dit en passant n’a pas empêché les dégradations ? Enfin, comment sera faite la différence entre les commerçants indépendants et les succursales locales des institutions financières libérales qui sont à la source de la situation dans laquelle se trouvent les travailleurs ? »
On notera en effet que certaines petites enseignes ne pourront prétendre à une indemnisation du fait des exigences : avoir une baisse de chiffre d’affaire sur 4 mois. L’absence des légions de CRS permettrait sans doute un climat plus serein, mais aussi un fonctionnement normal de l’économie dans l’hyper-centre. Les manifestants ont bon dos, mais ce ne sont pas eux qui bloquent les rues…