Le premier ministre gallois Carwyn Jones, membre du parti travailliste, vient d’annoncer qu’il souhaitait doubler le nombre de locuteurs du gallois d’ici 2050 autrement dit le faire passer à un million ! Un objectif « délibérément ambitieux » rapporte Alun Davies, le ministre de la langue galloise, à la BBC. Une annonce que la députée du Plaid Cymru Sian Gwenllian a qualifié de « nouveau coup de pub superficiel ».
Le dernier recensement, en 2011, notait que le nombre de locuteurs de gallois avait baissé de 20000 personnes en 10 ans, passant de 582000 en 2001 à 562000 en 2011. L’une des raisons est à chercher, comme Le Peuple breton le relevait dans son numéro d’été, dans l’appropriation de certains lieux par des populations non-galloisantes et l’exclusion consécutive de jeunes galloisants.
Carwyn Jones, bousculé par Leanne Wood lors de la désignation à la tête de l’exécutif gallois il y a quelques mois, continue d’empiéter sur le projet du Plaid Cymru. Il lance six chantiers linguistiques : faire en sorte que le gallois fasse partie intégrante de chaque aspect de la vie, encourager l’usage du gallois, inciter l’apprentissage du gallois à l’école et dans les cours pour adulte, utiliser le gallois au travail, développer le gallois dans le numérique et les médias et enfin faire en sorte que les droits de la langue galloise soit bien assurée dans la loi.
Un catalogue intéressant et surtout une ambition qui fait rêver vue de Bretagne, mais qui laisse sceptiques certains acteurs de la langue galloise comme Jamie Bevan, membre de la Welsh langage society Cymdeithas yr Iaith Gymraeg pour qui de nombreux rapports ont déjà été publiés sans être suivis jusqu’au bout. Il s’étonne donc que le gouvernement entame une nouvelle consultation ! « Le gallois en tant que vibrante communauté de langage est sur les genoux – nous perdons 3000 locuteurs par an pour le moment » rapporte-t-il à la BBC.
Carwyn Jones a donc fixé un cap. Il sera suivi de près par l’ensemble de la classe politique galloise.
[ndlr: cet article est très largement inspiré de celui de la BBC sur le même sujet]