
Christian Troadec, candidat à l’élection présidentielle soutenu par la fédération Régions et peuples Solidaires, vient de terminer une visite en Corse. L’occasion bien sûr de récolter des signatures de maires pour pouvoir se présenter en 2017, mais aussi d’apporter un soutien extérieur à la majorité nationaliste, dont les revendications sont bloquées par le gouvernement.
Accompagné par l’ancien député européen François Alfonsi, il a rencontré Gilles Simeoni, président de la Collectivité territoriale de Corse, et Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse. Selon le candidat à la présidentielle, « ce qui s’est passé en Corse en décembre dernier [la victoire des nationalistes, sur un programme d’autonomie] est un événement pour tout l’hexagone ». De fait, un véritable défi est posé à l’État central : après que le FLNC ait annoncé la fin de ses activités militaires, autonomistes et indépendantistes ont pu s’unir au deuxième tour des élections et remporter une majorité de suffrages. Le respect des principes démocratiques voudrait donc que le gouvernement renonce à ses dogmes jacobins et mette en place un statut d’autonomie poussé pour la Corse, qui créerait ensuite un précédent en faveur d’autres territoires comme l’Alsace, la Bretagne…
Christian Troadec s’est engagé à relayer les demandes de l’Assemblée de Corse, notamment la cooficialisation de la langue corse, ou encore le statut de résident. Il défend d’ailleurs, comme l’UDB depuis 2 ans, l’idée de l’appliquer également aux îles bretonnes : « Ce problème, qui existe en Corse, est spécifique aux îles. On le retrouve, par exemple, en Bretagne où la pression foncière et immobilière s’exerce de plus en plus sur des îles très cotées par les touristes. Il est important d’y conserver une population locale qui, tout au long de l’année, s’efforce de faire vivre son île. Cette résidence corse, si elle est réalisée, pourrait être transférée à d’autres régions. »
Cette revendication pourrait trouver un certain échos à l’heure où beaucoup s’indignent de la pression des résidents secondaires contre l’activité économique locale, comme l’explique cet article de Reporterre sur l’échec d’une installation agricole sur l’île d’Arz. Le Peuple breton de l’été 2016 consacre également un long dossier au problème de la résidentialisation de l’économie littorale. Un thème de campagne pour Oui la Bretagne aux élections législatives?