La ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Ségolène Royal, vient d’annoncer que le projet d’éolien flottant au large de Groix avait été retenu dans le cadre d’un appel à projets. Une zone de 17 km² a été choisi avec accord des marin-pêcheurs. Au total, ce seront quatre éoliennes sur flotteurs qui verront le jour d’ici 2019 pour une capacité de 36 mégawatts, « l’équivalent de la consommation de la ville de Lorient » précise le journal Ouest-France. Le projet est porté par Eolfi et CGN.
« Ces projets sont une première en France, je les félicite. Ils contribueront au développement du tissu industriel des territoires d’implantation. Ils bénéficieront d’une aide à l’investissement dans le cadre du programme des investissements d’avenir et d’un tarif d’achat garanti pour l’électricité produite » a expliqué la ministre dans un communiqué. Tant Gwendal Rouillard, le député lorientais, que Jean-Yves Le Drian, ministre et président du Conseil régional de Bretagne ont accueilli cette annonce avec satisfaction.
Ségolène Royal a rappelé les « objectifs ambitieux » relatif au développement des énergies renouvelables : 3 000 MW en service en 2023 pour l’éolien en mer posé 100 MW en service en 2023 pour les énergies marines renouvelables (hydrolien, éolien flottant). Cette ambition est louable, mais on s’étonnera de devoir attendre l’aval de l’État pour le moindre projet énergétique ! En guise de comparaison, un tiers de l’électricité écossaise est déjà issu des énergies renouvelables quand l’État français continue de privilégier le nucléaire. Il semble évident que pour assurer une politique énergétique digne de ce nom, il faut faire des appels d’offre régionaux de façon à permettre aux PME locales d’y répondre aussi. Eolfi est certes une PME, mais son siège est situé à… Paris ! Qui plus est, sur son site, il est précisé que les turbines General Electric et les flotteurs de conception DCNS seront fabriqués en collaboration avec VINCI (encore eux !).
Se réjouir de voir le développement d’éoliennes flottantes au large de Groix est naturel, mais un acte politique fort consisterait à ne pas attendre l’autorisation pour engager une véritable politique énergétique bretonne en exigeant les moyens nécessaires pour la réaliser. Il paraît que la Bretagne est en bout de réseau ; le développement des énergies renouvelables serait donc un moyen sûr de remédier à ce constat malheureux. L’État le souhaite-t-il ?