12 juillet : je m’apprête à adresser à la rédaction du Peuple Breton un portrait de Thierry Lemétayer, fils du mécanicien du Bugaled Breizh [ndlr: à paraître en septembre] lorsque ce dernier me fait parvenir l’info de l’accrochage du chalutier Daytona par le sous-marin portugais Tridente lors d’un exercice sous commandement britannique.
Le 13, cet événement fait l’objet de manchettes dans la presse et en particulier la première page, puis une page entière du Télégramme avec l’excellent titre de Pascal Bodéré : « La Royal Navy va finir par être suspecte ». Il n’y a pas de victimes, mais voilà un accident de plus qui illustre l’éventualité – on peut dire aujourd’hui la forte éventualité – d’une accroche du train de pêche avec un sous-marin.
Celui-ci est remonté en surface. Est-ce là une nouvelle façon d’agir après les précédents tragiques que l’on sait ? Cette fois, la Royal Navy a fait ce qu’il fallait. Les milieux militaires, semblent-ils, deviennent prudents, craignant que ce nouvel accident apporte de l’eau au moulin de ceux qui veulent faire éclater la vérité.
Va-t-on nous servir une nouvelle fable ? Par exemple : « oui, cette croche est possible, mais elle ne cause pas de naufrage : la preuve » ? Or, selon l’armateur, il s’en est fallu d’un nœud pour que le chalutier ne coule.
Décidément, entre les implications niées, acceptées à contre-cœur parce que le vent tourne, constatées, la liste devient longue. Dans Le Peuple Breton de septembre 2014, nous posions en conclusion d’un article sur le sujet : «Face au mur du silence, faudra-t-il encore un naufrage du même type pour qu’enfin la vérité éclate ? » Peut-être que l’attitude des militaires est en train de changer…