Jean-Claude Juncker, représentatif de la maladie de l’Union européenne ?

Juncker

Jean-Claude Juncker est un homme politique luxembourgeois. Il est depuis 2014 président de la commission européenne pour une durée de 5 ans. Mais ce que l’on retient principalement de lui, ce sont ses conceptions pour le moins étranges concernant la démocratie. Ce membre du Parti populaire européen semble considérer en effet que l’Union européenne libérale doit passer coûte que coûte, de gré ou de force. Il y a quelques jours par exemple, il s’est dit favorable à l’adoption du traité de libre-échange Union européenne-Canada (CETA) sans demander l’avis des parlements de chaque État membre estimant que « l’accord que nous avons conclu avec le Canada est le meilleur accord commercial que l’Union européenne ait jamais conclu ». Selon lui certainement…

On ne peut bien sûr pas reprocher à Jean-Claude Juncker d’être un vrai partisan de l’Union européenne et de dénoncer l’égoïsme des États-nations sur un certain nombre de dossiers, mais sa conception supranationale pose la question de la subsidiarité et donc de l’acceptation de cette institution par les peuples.

En 2014, lorsque l’Écosse organisait son référendum en faveur de l’indépendance, il était le premier à dire qu’il faudrait qu’elle passe par une demande en bonne et due forme. Cette incertitude sur le devenir européen ou non de l’Écosse avait joué sur le résultat du référendum organisé par le gouvernement SNP d’Alex Salmond. Aujourd’hui, alors que le « Brexit » a été voté, il s’empresse de rencontrer Nicola Sturgeon, Première ministre écossaise (SNP), et assure que cette nation restera dans l’Union ! Un retournement de veste qui en dit long sur ce qu’il est possible de faire avec un peu de volonté…

Impliqué dans l’affaire « LuxLeaks » révélant l’organisation de l’exil fiscal de centaines d’entreprises, Jean-Claude Juncker semble aussi passer aux travers des mailles de la justice tandis que la source principale des fuites, Antoine Delcour, a été condamné en première instance à 12 mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amendes.

De tels personnalités ne présentent définitivement pas l’Union européenne sous son meilleur jour. Et si celle-ci a grandement besoin d’un véritable projet politique et d’un renforcement de la démocratie interne, il serait bon de renouveler le personnel politique !

> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]