Créé en 2009, en même temps que Le Long Cours du Bono, le prix Sten Kidna récompense tous les ans une fiction récente en breton (romans ou recueils de nouvelles). « Doté d’une aide financière de plusieurs centaines d’euros, ce prix se veut être un soutien à l’écriture et à l’édition en breton » selon les propres termes de l’association.
Le 4 juin dernier, le prix a été décerné au léonard Mikael Madeg pour son roman « Dispac’h ». David ar Gall (Bara Brith, Al Liamm, 2015), Yann Gerven (Diskrap e Skabyar, Al Liamm, 2015), Paskal an Intañv (Udora, Al Liamm, 2015), Goulc’han Kervella (N’eus ket a garantez eürus, Skol Vreizh, 2015 et Pierre-Emmanuel Marais (Divemor, Al Liamm, 2015) avaient également été présélectionnés par l’association.
Le roman de Mikael Madeg, paru aux éditions Kêredol en 2014, évoque les aventures d’un Breton de la région de Landerneau né en 1760 et qui émigre en Amérique du nord au moment de la guerre d’indépendance des États-Unis. Il participe à cette guerre du côté des insurgés, se retrouve prisonnier d’une tribu améridienne où il vit sa première histoire d’amour. Il réussit à fuir et rentre en Bretagne où il devient trafiquant de chevaux. Gendarme pendant les premières années de la Révolution, il passe à la chouannerie après avoir assisté à l’exécution de prêtres.
Un second prix a également été créé pour honorer le travail d’un auteur en faveur du breton vannetais. Après Daniel Doujet et Herri ar Borgn (décédé l’an dernier), c’est Michel Carré qui s’est vu décerné ce prix baptisé « Michel Demion » en mémoire de celui qui fut à l’origine de ce concours. Daniel Carré a été récompensé pour son travail en faveur de l’oeuvre de l’écrivain Loeiz Herrieù et notamment pour sa traduction de « Kammdro an ankoù », carnets de guerre de ce soldat, adjudant fourrier sur le font entre 1914 et 1919. Ce livre a été traduit sous le titre « Le tournant de la mort ».
Sten Kidna et Michel Demion étaient tous deux militants à l’UDB. Ces prix littéraires rappellent que la culture n’est pas incompatible avec la politique, bien au contraire…