Il y a quelques semaines, l’UDB Jeunes profitait de son passage à Saint-Brieuc pour interpeller ludiquement le député Michel Lesage autour d’une action devant sa permanence. Une opération « chaises vides » qui dénonçait son absence lors de l’examen du projet de loi déposé par le député Paul Molac sur les langues dites « régionales ». Quelques jours après, le député répondait aux jeunes militants autonomistes en choisissant un style humoristique.
Le député s’y étonnait de ce procès d’intention alors que « le gouvernement a fait montre d’un engagement constant en faveur des langues régionales ». Vu le peu d’avancées dans ce domaine, on est en droit de se demander ce qu’il se serait passé si le gouvernement avait été contre ! Michel Lesage accuse aussi la droite d’avoir fait capoter la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Pourtant, personne n’est dupe des jeux politiciens et il est très clair que les députés de tous bords s’entendent sur le traitement à réserver aux langues autres que le français. En réalité, très peu de députés font preuve de volontarisme sur cette question. Aussi, la justification de Michel Lesage à l’égard du rejet de la proposition de loi de Paul Molac ressemble trop à celle des autres députés pour ne pas voir qu’il s’agit d’un élément de langage imaginé par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale.
Conscients d’être considérés avec beaucoup de paternalisme par ce courrier, les militants de l’UDB Jeunes ont choisi de répondre sur le même ton que le député (voir ici). « Nous nous étonnons tout de même d’apprendre qu’une proposition de loi jugée imparfaite et non consensuelle ne mérite pas de faire l’objet d’un débat parlementaire. Nous croyions de bonne foi que le rôle de l’Assemblée nationale consistait justement à discuter, amender et enfin à voter les textes soumis aux députés, et que la proposition de loi portée par Paul Molac aurait ainsi pu sortir renforcée et enrichie de son passage au palais Bourbon. C’était sans doute mal connaître les institutions de la Cinquième république ; nous ne ferons plus preuve à l’avenir de cette naïveté » ont-ils écrit avant de rebondir sur un dossier important, celui du sort des options breton et gallo au collège. « Puisque la constance de l’engagement du Gouvernement en faveur des langues régionales ne saurait selon vous être mis en doute, nous sommes rassurés quant au sort promis aux options gallo et breton au collège. Leur mise à mort programmée par le rectorat rencontrera logiquement l’opposition du ministère. Peut-on même espérer qu’elle sera contrecarrée par une disposition de la nouvelle proposition de loi transpartisane que vous appellez de vos voeux ? » écrivent les porte-paroles Trefina Kerrain et Victor Gallou.