Un peu partout en Bretagne avaient lieu, à lʼappel de lʼintersyndicale, des manifestations contre la loi dite « Travail » de Mme El-Khomeri. Le gros des effectifs se comptent, comme dʼhabitude, dans les grandes villes. Ainsi, Rennes et Nantes ont compté jusquʼà 15000 personnes dans le cortège. Avec plus dʼun millier de manifestants à Quimper, 1500 à Brest ou à Lorient, quelques centaines à Saint-Brieuc ou Pontivy, la mobilisation a correctement suivie pour un jour de semaine.
Soucieux de préserver une bonne image des cortèges, les syndicats ont assuré un service dʼordre visible ce qui est à signaler. Ce service dʼordre a permis, dans les grandes lignes, dʼassurer de belles manifestations sans débordement.
Mais évidemment, la violence alimentant la vente de journaux, les quotidiens se sont empressés de titrer sur les débordements, rapportant les propos du préfet. Ainsi, il y aurait donc eu « 600 casseurs à Rennes ». Bien sûr, il est indéniable que des tags ont été réalisés tout le long du parcours, il est aussi indéniable quʼun lampadaire a été plié (à cause dʼune caméra ?) comme il est indéniable (vidéo à lʼappui) quʼune bombe artisanale a été lancée sur les grilles protégeant les CRS et quʼune banque a été saccagée, mais doit-on réellement croire que 600 personnes recherchaient lʼaffrontement avec les CRS ?
La présence dʼune force dʼoccupation bloquant lʼaccès au centre-ville et lʼhélicoptère stationnaire surveillant la foule nʼest pas franchement pour rassurer. Ni les grilles de protection (de plusieurs mètres de haut), ni les blindés armés de canons à eau, ni les grenades lacrymogènes ne sont nécessaires au « maintien de lʼordre ». Encore moins les flashball qui ont, aujourdʼhui encore, blessé grièvement un manifestant à lʼoeil.
Selon M. Strzoda – toujours en Bretagne – au JT de France 3, ce dernier « nʼa pas pu être blessé par un tir de flashball. Il nʼy a pas eu de tirs de flashballs ». Les journalistes le contredisant, il sʼest repris en disant quʼen fait, il y en a eu ! Effectivement, il y en a eu : « [le manifestant] a reçu un tir de flashball à l’œil gauche alors que son groupe fuyait une charge de CRS à lʼentrée de la rue Jean Jaurès » explique un militant UDB. Un feu a également été provoqué par un projectile policier sur un balcon.