Coup de penn-bazh pour le festival Celtomania à lʼannonce de la fin de la subvention de 3000 € versée par la ville de Nantes.
Christophe Lelu, président (bénévole) du festival a réagi en envoyant un courrier à David Martineau, adjoint à la culture. Visiblement, la mairie reproche au festival de ne pas en être un puisque sa programmation concerne plusieurs communes de Nantes métropole. « Faire plus sur Nantes ? Pourquoi pas, mais avec qui ? » sʼinterroge Christophe Lelu tout en rappelant que lʼ« association n’a pas dans ses statuts la vocation d’organiser des spectacles mais de coordonner une programmation. De plus, nous ne disposons pas de licence d’entrepreneurs de spectacles ». Le président joue la bonne foi en expliquant que « l’année dernière, l’association a été contrainte d’organiser ses dates têtes d’affiches en dehors de Nantes faute de salles ». Il affirme avoir déjà travaillé avec de nombreux acteurs de la ville de Nantes, notamment les médiatiques Jacques Demy et Luce Courville. « La dernière date était une rencontre entre danses africaines, bretonnes et des Caraïbes, on a fait complet ! » rappelle-t-il. Sans compter les « refus polis », les non-réponses… « Pas évident de trouver des partenaires sur Nantes », déplore Christophe Lelu.
Concernant la multiplicité des sites, ce dernier se justifie en expliquant : « nous préférons que la culture bretonne ouverte, créative s’intègre dans les programmations plutôt que de se concentrer sur un même lieu avec tous les risques financiers que cela comporte. Au nom du pluralisme culturel, nous nous employons à inciter les programmateurs à découvrir, en faisant fi de certains préjugés, toute la diversité de la culture bretonne d’aujourd’hui ». En refusant une subvention ridicule de 3000 €, la ville de Nantes casserait un travail bénévole et une dynamique sur 18 communes. Le Président espère négocier et se tient à disposition .
Cette décision unilatérale a également fait bondir lʼélu UDB, Pierre Emmanuel Marais, pour qui les Celtomania « permet une culture qui va à la rencontre des habitants, loin des cultures main-stream surmédiatisées ». Et lʼélu de rajouter : « Alors que Nantes Métropole aide fortement le développement du Centre culturel breton Yezhoù-ha-sevenadur, que la Ville travaille au développement de la filière bilingue français-breton et réaffirme son soutien à Diwan dans le cadre de sa politique éducative, la politique culturelle de la Ville en matière de culture bretonne semble avoir besoin de clarifications. (…) La culture bretonne [ne doit pas être] perçue comme un élément secondaire et périphérique soumis à quota. Au contraire, la politique culturelle nantaise doit appréhender la culture bretonne comme une composante intrinsèque et vivante de lʼidentité nantaise ».