Une pétition a été lancée le 10 février dernier en vue de la reconnaissance de la culture et des Droits autochtones des premiers habitants de la Guyane. On y compte sept Nations Amérindiennes – Tɨleuyu (Kaliʼna), Paykweneh, Wayãpi, Wayana, Teko, Lokono et Apalaï – dont la population, en l’absence de statistiques ethniques, est estimée à environ 10000 personnes. Cette pétition demande la ratification par la France de la Convention n°169 de lʼOrganisation Internationale du Travail, seul instrument juridique international engageant la France sur la reconnaissance des droits autochtones, et en appelle à lʼaide de l’État concernant :
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« lʼaccès à des infrastructures scolaires, médicales et administratives décentes pour rompre lʼisolement des villages les plus reculés ;
- lʼapplication dʼune véritable politique de santé publique sur la prévention du suicide, lʼalcoolémie, et la contamination au mercure ;
- la protection de lʼenvironnement en mettant fin à lʼorpaillage clandestin, et en limitant lʼimplantation des sociétés aurifères ;
- la fin du vol sans partage des connaissances médicinales amérindiennes par les chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques ;
- lʼenseignement dans nos langues et dans le respect de notre culture ;
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la restitution des terres de nos ancêtres dans les zones de village en surpopulation ;
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la reconnaissance et lʼécoute de nos représentants coutumiers, et leur implication systématique dans les décisions concernant leur territoire. »
L’initiative fait suite à un rapport parlementaire présenté le 30 novembre 2015 par Aline Archimbaud, sénatrice EELV de Seine-Saint-Denis, et Marie-Anne Chapdelaine, députée PS dʼIlle-et-Vilaine, revenues de Guyane choquées par « le drame stupéfiant du suicide chez les jeunes Amérindiens, qui se déroule dans le silence le plus complet », et dénonçant une prévalence « 10 à 20 fois supérieure quʼen Hexagone » (voir ici). De quoi peut-être faire réfléchir l’Éducation nationale, dont deux professeurs assuraient il y a peu à France 24 que « Les Indiens, eux, voient dʼun bon œil lʼinstruction de leurs enfants. Le programme est le même quʼen métropole. Le collège dispose de plus de moyens quʼen métropole afin dʼaugmenter le niveau des élèves. Car 70% des élèves de sixième ont ici un niveau de maîtrise insuffisant de la langue française. »