Devenue société anonyme depuis 2010, l’entreprise La Poste bénéficiait auparavant du monopole de l’acheminement et de la distribution du courrier en France. Dans les faits, c’est toujours le cas aujourd’hui ! On pourrait penser que, dans le monde privé, la discrimination se ferait par l’argent. C’est pourtant sur le plan linguistique que Mark Kerrain, enseignant de breton à l’université de Rennes et par ailleurs éditeur (Sav-heol), épingle l’ancien service public sur sa page facebook.
La Poste dispose en effet d’un service « livres et brochures » permettant de disposer de tarifs spéciaux pour l’envoi de colis culturels. Mais, ô surprise, on peut lire au sujet de ce produit est destiné à faire la « promotion de la culture française » et au « rayonnement » de celle-ci. Par conséquent, « les ouvrages doivent être impérativement rédigés en français ». « Cas banal de discrimination linguistique en France », explique Mark Kerrain.
Cette politique de La Poste démontre que, même inscrites dans la Constitution en tant que « patrimoine de la France », les langues bretonne, basque, occitane, corse, alsacienne et toutes les autres langues parlées sur le territoire ne comptent vraiment pour rien au sein de la République. Et quand même le privé se met au diapason du dogmatisme étatique, on est en droit de s’interroger sur ce qui cloche en France…