À quoi juge-t-on du sérieux dʼune organisation politique ? À sa capacité à gouverner. En France, les petits partis, essentiellement les partis dits « régionaux », sont souvent décrédibilisés du simple fait que les règles électorales ne sont pas adaptées (souvent volontairement) à leur représentativité. Il nʼest donc pas rare dʼentendre des politiques en place les railler de « ne rien peser » ou dʼêtre « incapables de gouverner » quand ce nʼest pas purement et simplement un reproche de « rêverie ». Rêver, pourtant, nʼest pas interdit, cʼest même conseillé quand on fait de la politique !
Pour lʼUnion démocratique bretonne, le rêve est permis puisquʼen Europe, ce sont 13 partis membres de lʼAlliance libre européenne qui sont déjà aux commandes dans leur pays respectifs. La récente victoire de Pè a Corsica sur lʼîle de beauté a enfoncé un clou supplémentaire dans le jacobinisme et sa lutte contre lʼauto-détermination et le droit des peuples à disposer dʼeux-mêmes. « 30 % des partis membres de lʼALE participent aujourdʼhui au gouvernement « régional », voir national » explique le parti européen dont est membre lʼUDB. Du SNP écossais au Bloc valencien en passant par le SSW au Schleswig-Holstein en Allemagne et à ERC en Catalogne, la vieille Europe des État-nations craque. Face à lʼinertie, les choix de nombreux citoyens européens se reportent plutôt vers les partis xénophobes. Pourtant, une autre Europe est possible, une Europe fédérale. Cette Europe-là est incarnée par lʼALE…
Ce nʼest certainement pas la compétence qui manque à lʼUDB pour réussir, cʼest la croyance des électeurs dans sa capacité de gouverner. La nuance est de taille et il ne tient quʼà nous dʼy remédier.