À l’initiative de Diwan et de Stumdi, 60 structures socio-culturelles de Bretagne ont interpellé il y a une semaine tous les parlementaires bretons – quel que soit leur parti politique – pour qu’ils se donnent les moyens d’obtenir, d’ici les prochaines élections législatives, une loi pour les langues et les cultures régionales. Lʼassociation des « Géographes de Bretagne » a signé cet appel et sʼen explique…
« De premier abord, on pourrait trouver étonnant que notre association défende un statut pour des langues, admet le président, Yves Lebahy. Pourtant, nous pensons que cette question est liée au respect que nous devons à une société cʼest-à-dire à la manière dont elle fait corps avec son territoire. La langue est justement le produit dʼhommes et de femmes vivant sur un territoire donné. Nos langues, en Bretagne, résultent de cette connivence pour une grande part avec le milieu ».
Et de poursuivre : « Lʼobjectif de « Géographes de Bretagne » a toujours été de défendre, dès ses origines, le caractère humaniste de la géographie. Le respect des hommes, des sociétés particulières, de leurs caractéristiques de vie, leurs projets de vie, leurs solidarités ne doivent en rien être niés et constituent le fondement même de la discipline, tout au moins telle qu’elle est née aux XVIII-XIXème siècle. « C’est dans la mesure où tu diffères de moi que tu m’intéresses », disait Victor Hugo. À ce titre, nous ne pouvons accepter que certaines langues aient moins de valeur que dʼautres. Cela reviendrait à hiérarchiser des peuples et donc consécutivement des territoires. Or, nous estimons que tous ont le droit dʼexister, à égalité. Dans un contexte de mondialisation et surtout dʼuniformisation des sociétés, on ne peut pas blâmer une culture de vouloir survivre car aujourdʼhui, dans ce monde banalisé, exister, cʼest être différent… »
Une géographie militante, telle quʼon lʼaime…