On ne sait plus sur quel pied danser avec le gouvernement. Alors que Manuel Valls ou Emmanuel Macron certifient que les travaux de lʼaéroport de Notre-Dame-des-Landes vont commencer, la Ministre de lʼécologie Ségolène Royal vient de déclarer quʼelle a demandé la réalisation dʼun rapport sur des projets alternatifs à cette construction. Elle a aussi assuré sur francetvinfo « quʼil nʼy aura pas dʼévacuation par la force [de la ZAD] ». Lʼactuel Président de la région des Pays de la Loire, le républicain Bruno Retailleau, nʼa dʼailleurs pas manqué de tacler la Ministre estimant que, par ses propos, elle bafouait « lʼautorité de Manuel Valls et de lʼÉtat ».
On se demande en effet, sans remise à plat du projet, comment il pourrait y avoir un aéroport dans ce bocage breton sans recours à la force tant la détermination des zadistes, mais surtout des paysans locaux (voir ici), est forte ! Qui plus est, le verdict du tribunal de Grande instance de Nantes, le 13 janvier dernier, statuant sur le cas des derniers habitants et des dernières exploitations agricoles va aussi à lʼencontre des propos de Ségolène Royal. Lʼexpulsion qui a été prononcée par le tribunal a toutes les chances du monde dʼêtre assez « musclée », chacun en convient. Et comme ce sont ces derniers habitants qui justifient le blocage des travaux, on peut être certain que les opposants, après des années de lutte, ne laisseront pas les CRS les déloger calmement !
Quoi quʼil en soit, Manuel Valls fait tellement peu de cas des prises de position de Ségolène Royal (on sait ce quʼil est advenu du dossier « boues rouges » en Méditerranée par exemple) que lʼissue de la décision ne fait aucun doute… Dans ce dossier comme dans bien dʼautres, lʼÉtat, contrairement aux propos de Bruno Retailleau, fait montre dʼun autoritarisme absolu et dʼune écoute absolument inexistante.