Le collectif « Vent de bout » pour l’emploi attendait 10 000 manifestants au rassemblement de ce dimanche place de la Liberté, à Brest, pour dire non au projet de fusion imposée des caisses centrales du Crédit mutuel. Beau temps aidant, c’est finalement près de 15 000 personnes qui se sont retrouvées dans une mer de bonnets gris et rouge, sous des drapeaux du Crédit mutuel imitant des gwenn-ha-du.
Le mot d’ordre général, repris par les responsables du Crédit Mutuel Arkéa comme par la quarantaine d’élus présents, était pour une fois l’autonomie : autonomie de décision et respect de l’identité au service de l’emploi et des stratégies économiques. « Que refusons-nous? La centralisation et la perte d’autonomie du Crédit mutuel Arkéa » s’est exclamé un des orateurs du CMB-Arkéa. François Cuillandre, le maire de Brest qui s’était engagé en 2014 pour la disparition de la Bretagne au sein du Grand-Ouest, a prononcé un vibrant plaidoyer pour l’ancrage breton. Cette fois, point de Bretagne « étriquée », au contraire « être d’un territoire, ce n’est pas la fermeture, ce n’est pas être petit ». Combien de manifestants savaient que ce même maire avait plaidé pour la disparition du nom même de Bretagne lors de la réforme de la carte des régions ?
Ce discours a géométrie variable n’a pas été apprécié par les nombreux militants de l’UDB présents dans les rangs des manifestants, seuls à distribuer un tract expliquant le soutien du parti au rassemblement (voir le tract). Le porte-parole de l’UDB, Nil Caouissin, n’a pas pu prendre la parole, malgré la constance de l’UDB quant au thème du droit à « vivre, travailler et décider en Bretagne » mis en avant par les organisateurs.
De nombreux élus bretons étaient présents, dont Anne-Marie Kervern, élue à Brest, Christian Troadec ou encore Richard Ferrand. Mais ce sont surtout les 15 000 manifestants qui pèseront : une belle pierre dans le jardin des partisans de la fusion, et la promesse d’une mobilisation massive, sans doute comparable par son ampleur à celle des Bonnets rouges, si les menaces qui pèsent sur le CMB-Arkéa et ses salariés venaient à se confirmer.