Déchéance de nationalité : qu’en pensent les parlementaires bretons ?

CNI

Le projet d’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français et coupables de « crimes contre la  vie de la Nation » enflamme le débat politique. Face à une mesure aussi grave qu’inutile le gouvernement essuie une levée de boucliers laissant présager des débats parlementaires animés. Qu’en pensent les députés et sénateurs bretons qui devront s’exprimer sur ce projet à l’Assemblée et au Sénat, puis réunis au Congrès ?

Le Monde, dans son édition en ligne, a listé les divers avis des députés et sénateurs qui se sont exprimés sur le projet d’extension de la déchéance de nationalité. En Bretagne (Loire-Atlantique incluse), il faut constater que sur 56 parlementaires seulement dix ont pris position dans ce débat dont une majorité d’opposants (sept sur dix).

La position la plus médiatisée aura bien entendu été celle de Jean-Marc Ayrault qui, en appelant à ne pas diviser davantage la France, s’oppose de fait à son successeur à Matignon. Dominique Raimbourg qui s’inquiète de la même manière d’un projet qui “divise les français” et qui “distingue entre les « mono-nationaux » qui ne peuvent pas être déchus de leur nationalité et les « bi-nationaux » qui peuvent se voir infliger cette déchéance”.

Philippe Noguès, Michelle Meunier et Richard Ferrand ont également fait part de leur désapprobation vis-à-vis d’un projet contraire à leurs valeurs. Nathalie Appéré, maire de Rennes et députée d’Ille-et-Vilaine dénonce quant à elle “une mesure aussi inutile que troublante dans son principe“. Marie-Anne Chapdelaine s’y oppose également dans une tribune co-signée avec quatre autres parlementaires et intitulée “Monsieur le Président, renoncez !

Dans le camp du “pour”, le député Gwendal Rouillard qui affirme sur son compte twitter “être Français, c’est servir sa Patrie. Et non la trahir !” ou encore le sénateur François Marc qui veut rester dans l’esprit d’union nationale qui a suivi les attentats. François de Rugy quant à lui, se démène  pour soutenir cette mesure, notamment sur les réseaux sociaux. Dans une interview donnée à Libération il déclare que l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux “n’est pas une distinction entre Français de parents français et Français de parents étrangers“. Il fallait l’oser…

Bien que peu de sénateurs et députés bretons se soient exprimés, il faut noter que tous sont classés à gauche. Les parlementaires bretons de droite, voyant un gouvernement “socialiste” reprendre leurs revendications, doivent très probablement être embarrassés quant à l’attitude à adopter. Saluer l’adversaire serait lui donner du crédit, l’attaquer serait aller à l’encontre des positions prises par l’UMP sur la déchéance de nationalité. Pour l’heure, le silence est donc de mise.

Les députés :

Dominique Raimbourg (PS, Loire-Atlantique) : Contre

François de Rugy (Ecologistes, Loire-Atlantique) : Pour

Jean-Marc Ayrault (PS, Loire-Atlantique) : Contre

Gwendal Rouillard (PS, Morbihan) : Pour

Marie-Anne Chapdelaine (PS, Ille-et-Vilaine) : Contre

Nathalie Appéré (PS, Ille-et-Vilaine) : Contre

Philippe Noguès (DVG, Morbihan) : Contre

Richard Ferrand (PS, Finistère) : Contre

Les sénateurs et sénatrices :

Michelle Meunier (PS, Loire-Atlantique) : Contre

François Marc (PS, Finistère) : Pour

Odette Herviaux, (PS, Morbihan) : “en réflexion”

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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