Alfred Hitchcock n’a qu’à bien se tenir, il vient de recevoir une leçon de suspens de la part de la CUP. Le résultat de la consultation des militants pour ou contre l’investiture d’Artur Mas à la tête de la Generalitat de Catalogne ferait même passer les scénarios de la série House of Cards comme étant crédibles. Sur plus de 3000 militants réunis hier, le dernier vote a recueilli 1 515 suffrages pour et… 1 515 contre !
Égalité parfaite, balle au centre et décision reportée au 2 janvier. Ce sont les représentants territoriaux du parti ainsi que les parlementaires élus qui rendront leur décision, celle qui déterminera le choix ou non de voter en faveur d’Artur Mas. Ce dernier a en effet besoin du soutien des députés de la CUP pour dépasser le chiffre de 68 voix, synonyme de majorité absolue dans l’Assemblée.
Si la CUP a longtemps été considérée comme minoritaire en Catalogne, elle joue aujourd’hui le rôle d’arbitre au sein des instances politiques catalanes. D’autant que si aucun gouvernement n’est investi avant le 9 janvier, les Catalans seront à nouveau appelés à se rendre aux urnes. L’objectif de l’opposition, du PSOE au PP en passant par Ciudadanos, est de tout faire pour s’opposer à l’installation de ce gouvernement, pour retourner aux urnes dans un contexte plus favorable.
C’est donc une réelle pression qui repose sur les épaules sur les membres du conseil exécutif de la CUP. Tiraillés entre une conception anticapitaliste résolument anti-Mas et l’opportunité d’une indépendance si longuement attendue, les dirigeants du parti d’extrême-gauche indépendantiste font désormais l’objet de tous les regards et toutes les attentions.
Pour le coup, l’avenir de la Catalogne est réellement entre leurs mains…