Pêche au bar. Bruxelles a tranché !

Dicentrarchus labrax

La commission européenne proposait d’interdire la pêche au bar six mois de lʼannée, puis de permettre une reprise limitée de l’activité. Au final, le moratoire a été ramené à 2 mois pour les ligneurs et les fileyeurs qui pourront prélever 1,3 tonne par mois. Cʼest une bonne nouvelle pour la pêche artisanale qui reconnaît que, pour une fois, lʼaspect social a été entendu… au prix de 28 heures de négociation !

Dans un communiqué, lʼassociation des ligneurs de la pointe de Bretagne estime quʼ« en adoptant un plan ambitieux et gradué pour toutes les espèces surexploitées ou en danger de surexploitation, l’Europe répond globalement aux enjeux. En introduisant de nouveaux outils de gestion tels que les arrêts biologiques ou la protection des zones de nourriceries, elle innove réellement et s’écarte d’une politique des pêches jusqu’alors exclusivement fondée sur une approche capacitaire (nombre et puissance des navires) et quantitative (tacs et quotas). »

Malgré lʼimpact financier, les marins-pêcheurs sʼaccordent à dire que la question du stock nʼa pas été prise à temps et quʼil fallait sʼy pencher. On peut aussi saluer le fait que les plaisanciers sont aussi concernés par les mesures. Alors que le député européen breton (LR), Alain Cadec, avait suggéré deux bars par jour et par pêcheur, la commission nʼa pas cédé et accorde aux non-professionnels un quota dʼun bar par jour et par personne. Une décision logique car on ne peut traiter sur un pied dʼégalité la pêche professionnelle et la pêche récréative.

Comme toujours, ce sont les chalutiers qui sont victimes des politiques du fait de la pression des ONG environnementalistes. Pour eux, le moratoire est maintenu à 6 mois. Lʼinterdiction totale de pêche nʼest pourtant jamais vraiment une bonne idée car les professionnels se retournent vers dʼautres stocks… au risque de faire chuter leur prix ! Mais les ONG, souvent financés par des groupes privés puissants, se moquent bien des conséquences sociales. Il serait intéressant également que les scientifiques étudient les causes de la raréfaction de la ressource. Se pourrait-il que les espèces migrent du fait du changement climatique ? Il semblerait que ce soit le cas du bar dont les stocks se déplacent vers le nord.

> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]