Le leader indépendantiste martiniquais, Alfred Marie-Jeanne, a remporté lʼélection régionale de dimanche 13 décembre avec 54,14 % des suffrages au second tour face à Serge Letchimy, membre du Parti progressiste Martiniquais et député affilié PS allié aux autonomistes.
La victoire dʼAlfred Marie-Jeanne nʼéquivaut pourtant pas à une « rupture », ni à un changement de cap institutionnel. Le leader historique du MIM (Mouvement pour lʼindépendance de la Martinique), sʼest en effet allié, de façon surprenante – « contre-nature » selon Serge Letchimy – au Républicain Yan Monplaisir qui avait réalisé un score de 14,32 % au premier tour. Une surprise donc car Alfred Marie-Jeanne est député et siège… au groupe de de la gauche démocrate et républicaine (proche du parti communiste) !
Cette « victoire » dʼAlfred Marie-Jeanne, 79 ans, ressemble donc beaucoup à une vengeance contre celui qui, en 2010, lui avait ravi la présidence. Alfred Marie-Jeanne et Yan Monplaisir se sont mis dʼaccord pour élaborer un « nouveau modèle économique », mais ne semblent pas franchement pressés de faire évoluer le cadre institutionnel actuel de la Martinique. Pas de volonté sécessionnistes à attendre durant le mandat donc. Qui plus est, à partir de janvier, lʼîle caribéenne sera gouvernée par une collectivité territoriale unique composée du conseil régional et du conseil général.
Serge Letchimy a souhaité bon courage à son adversaire et a annoncé quʼil ne siégerait pas dans lʼAssemblée, préférant se consacrer à son mandat parlementaire.