L’article publié le 14 décembre 2015, dans la Gazette des Communes, pose franchement question.
Ce denier commence par la phrase suivante : « Un nationaliste rafle une région ce 13 décembre. Mais contrairement à ce que pouvaient laisser envisager les résultats du premier tour, le 6 décembre, il n’est pas issu du FN. Victorieux en Corse, Gilles Simeoni menait, au second tour, une liste rassemblant les différentes chapelles du nationalisme insulaire. » Il oublie par là même de dire que le FN est au plus bas en Corse, région qui lui a donné le plus faible pourcentage (8,8%). On sent la tentative d’amalgame. Oui, la liste majoritaire en Corse est une liste d’union des nationalistes corses, mais ce n’est pas un parti d’extrême droite corse, ni un parti raciste corse. Le Front National quant à lui est un parti d’extrême droite français, un parti raciste français. Et ça ce n’est pas dit dans l’article. Le rédacteur de cet article a-t-il lu le programme de Femu a Corsica, qui propose un réel programme progressiste et démocratique pour la Corse ?
Puis, plus loin dans son article, il annonce : « Par ailleurs la gauche maintient ses positions dans le Grand Ouest, placé à l’abri des ravages de la désindustrialisation. En Bretagne, Jean-Yves Le Drian (PS) obtient, et de loin, le meilleur score de ce second tour dans une triangulaire : 51,4 % ». L’affirmation selon laquelle la Bretagne serait à l’abri de la désindustrialisation est une pure absurdité pour qui la connait. Notre industrie, c’est l’agroalimentaire avec près de 80 000 emplois. Or, ce modèle s’effondre, laissant sur le carreau de nombreux ouvriers. L’article entretient encore ici un vieux discours où soit-disant les Bretons n’auraient pas à se plaindre, que leur région serait riche, qu’ils sont des privilégiés. Cela rappelle les attaques des milieux journalistiques parisiens contre le mouvement des Bonnets Rouges en 2013.
Enfin, il dit que Jean-Yves le Drian a été élu haut la main, mais il omet de dire que la Bretagne a l’un des plus fort taux de vote blanc ou nul. Si les chiffres en PACA (7,8 %) et dans le Nord-Pas-de-Calais (7,3 %) sont compréhensibles du fait du retrait des listes PS, le taux en Bretagne administrative était de 5,28 % des votants alors qu’il était de 2 ou 3 % ailleurs ce qui représente tout de même 72 769 personnes qui ne se sont pas retrouvées parmi les 3 listes proposées. Cela prouve qu’une partie des Bretons ont estimé l’offre politique comme « incomplète ». Enfin, pendant des décennies, la Bretagne était à priori une région où l’on votait beaucoup. Cette fois, la région administrative est avant-dernière, après l’Ile de France. Ici aussi, ça mériterait une analyse plus fine.
Ces éléments méritent aussi d’être dits et analysés afin de comprendre le résultat de ces élections.