
Le Monténégro a reçu le 2 décembre dernier une invitation à rejoindre l’OTAN (source). Cette accession pourrait avoir lieu officiellement en 2016 ou 2017 si les 28 membres actuels approuvent la décision lors du prochain sommet qui aura lieu à Varsovie. Dix années après son indépendance, le Monténégro pourrait donc renforcer le bloc ex-communiste à l’OTAN. Le premier ministre, Igor Luksic, considère que c’est un signe positif.
Cette proposition n’est cependant pas sans poser de problèmes pour le Monténégro. La Russie ne voit en effet pas d’un bon œil cet élargissement de l’alliance atlantique et craint une perte d’influence sur l’est de l’Europe. Avant 1999, seul un membre de l’OTAN partageait une frontière commune avec la fédération de Russie : la Norvège. Depuis, l’Estonie, la Lettonie, mais aussi la Lituanie et la Pologne vis-à-vis de l’enclave de Kaliningrad se sont ajoutés à la liste.
La porte-parole russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a estimé que cette accession du Monténégro était « artificielle » et a rappelé la longue période d’amitié ayant relié les monténégrins et la Russie. Même au Monténégro, la chose n’est pas entendue. Le président monténégrin, Milo Djukanovic, membre du parti démocratique socialiste du Monténégro, est critiqué par le New Serb Democracy, un parti pro-serbe, qui réclame un référendum sur cette question. S’il était tenu, le résultat pourrait en effet être très serré entre les partisans et les opposants. Un sondage de novembre estimait en effet que ce ralliement à l’OTAN était soutenu par 50,2 % des sondés seulement… Les différentes communautés vivant au Monténégro sont très partagés sur la question : les albanais et les bosniaks y seraient favorables, les serbes principalement opposés et les monténégrins divisés !
Alors que le conflit ukrainien n’est toujours pas réglé, une nouvelle pomme de discorde entre la Russie et le monde dit « occidental » ?