Un militant du collectif Ai’ta ! jugé suite à une plainte de l’Université de Bretagne-Sud

UBS breton

Mercredi 12 octobre, un rassemblement de soutien avait lieu devant le commissariat de Vannes. À l’intérieur, un militant du collectif Ai’ta ! était convoqué par les services de police qui l’ont interrogé sur l’action du dépôt de signalétique devant le stand de l’Université de Bretagne-Sud lors du festival interceltique de Lorient l’été dernier. Il lui est reproché d’avoir participé au vol de ces panneaux, accusations qui prêtent à rire lorsqu’on sait que l’UBS ne s’était même pas rendu compte du vol avant la restitution des dits panneaux. On s’interroge alors sur les preuves qu’a pu collecter le procureur qui maintient les poursuites contre ce militant et ordonne un jugement au mois de février.

En réalité, ce procès risque davantage d’être celui de la mort programmée de la langue bretonne à l’UBS. Alors qu’une simple option est dispensée à Vannes pour les étudiants de droit, sciences économiques et gestion (DSEG), l’enseignement du breton brille par son absence à Lorient alors même que s’y trouve la Faculté de Lettres. Pourtant, c’est bien l’Université qui a acquis la compétence de formation des enseignants, y compris en langue régionale. Or, à ce jour, il n’existe aucune filière pour former les enseignants en breton dans la ville du festival interceltique.

Au delà de cette carence, c’est la réelle absence de volonté vis-à-vis de la valorisation de la langue bretonne qui est reprochée à l’UBS. Elle dispose pourtant dans le préambule de ses statuts que l’Université « veille à la promotion et à l’enrichissement de la langue française, des langues et cultures régionales ainsi qu’à la mise en valeur du patrimoine régional et national tout en contribuant à la construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche ». Ces déclarations sont battues en brèche. Alors que la demande a été faite de procéder à une signalétique bilingue lors de la construction du nouveau bâtiment du campus de Tohannic à Vannes, celle-ci a été édictée de manière monolingue. De même, la signalétique du campus, sur le territoire de la commune de Vannes (pourtant signataire de la Charte « Y’a d’ar brezhoneg ») est également monolingue. Pire encore : alors que le bâtiment du Paquebot à Lorient disposait à l’origine d’une signalétique bilingue, les rénovations récentes ont conduit à la remplacer par des appellations… monolingues.

Il convient dès lors de savoir qui est véritablement la personne qui doit s’asseoir sur le banc des accusés…

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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