Le libre accès du peuple à son histoire a toujours constitué un enjeu pour tous les pouvoirs, surtout centralisateurs. En France, la liberté de l’historien est un combat permanent, non pas tant dans la recherche que dans la vulgarisation. On se souvient des difficultés d’Annette Wieviorka à faire admettre son sujet d’étude sur les juifs-résistants-communistes. À un niveau plus modeste, la Bretagne nous en donne en ce moment un exemple édifiant, avec la question de la partition du territoire breton entre deux régions administratives.
Rendons justice aux historiens : jusqu’à présent, la plupart ont fait de l’histoire et non de la politique. Les grandes collections, les ouvrages de référence de l’histoire de Bretagne, y compris au xxe siècle, traitent de la Loire-Atlantique : aussi bien la grande histoire universitaire de la collection Ouest-France université – notamment Jacqueline Sainclivier – que celle de Skol Vreizh ou l’Histoire littéraire et culturelle de la Bretagne publiée par le CRBC sont parfaitement clairs sur cette question.