Kurdistan. Les manœuvres d’Erdogan.

Le HDP, Parti de la Démocratie des Peuples, dénonce depuis septembre le climat de violence et de haine qui existe en Turquie depuis le mois de juin. Dans un article récent, André Métayer, le président des Amitiés kurdes de Bretagne, rappelle « les centaines d’attaques contre les sièges du parti et l’arrestation de milliers de ses membres, ainsi que par des couvre-feux sanglants et meurtriers, comme celui imposé à la ville de Cizre durant plus d’une semaine et au cours duquel 21 civils ont été tués ».

Cet article explique aussi que, le 6 octobre, Eyyup Doru, représentant du HDP en Europe, a dénoncé « les manœuvres d’Erdogan visant à truquer les élections du 1er novembre prochain, comme la tentative d’éloigner les bureaux de vote des électeurs dans les zones kurdes et la rafle massive et continue dirigée contre les membres et dirigeants du HDP ». Une stratégie de l’AKP servant « à récupérer les voix que le HDP lui a ôté lors des élections de juin dernier ».

Lors d’un meeting donné le 4 octobre dernier à Strasbourg et dont le slogan était « Des milliers de souffles, une seule voix contre le terrorisme », le président turc, Erdogan, a réuni plus de 10000 turcs. Mais derrière le terrorisme, c’est bien un meeting électoral qui a eu lieu, sur le sol français. L’objectif est toujours le même : récupérer les voix qui ont manqué au président pour obtenir une majorité absolue. Mais le slogan n’y changera rien : c’est bien le régime turc qui, mécontent des résultats des dernières législatives, a choisi de refaire l’élection et qui plus est de déstabiliser le pays pour éviter au HDP de renouveler son succès. Plus que jamais, des observateurs internationaux seront utiles en novembre prochain en Turquie. C’est en tout cas le souhait qu’a manifesté l’écrivaine turque et récente élue du HDP, Hüda Kaya, lors de son passage à Rennes.