Connu mondialement pour ses recherches et travaux en anthropologie et ethnologie, et célèbre auteur de Tristes Tropiques, père du structuralisme, Claude Lévi-Strauss a déployé une activité scientifique, mais aussi politique dans sa jeunesse et culturelle au sens le plus large, toute sa vie.
Analysant, pendant son séjour aux États-Unis, les causes de la défaite française de 1940, il pense – selon sa remarquable biographe Emmanuelle Loyer (Lévi-Strauss, chez Flammarion (2015)) – que « lʼaffaiblissement de la France a été causé par une centralisation trop forte, héritée de lʼère napoléonienne (…) et que depuis longtemps déjà, cette sur-concentration parisienne est cause de bien des dommages, et il se montre favorable à une décentralisation poussée ».
Dans le même esprit, peut-on dire, il se prononce à la même époque pour lʼindépendance des colonies et/ou, en Afrique du Nord, la pleine citoyenneté de tous les habitants.
La France politique a maintenu les inégalités de droits, et a dû finalement reconnaître les indépendances. Elle décentralise à contre-cœur et en dépit du bon sens (réforme territoriale). Il serait sûrement de son intérêt de revoir à temps sa copie dans le sens souhaité par Lévi-Strauss…