
Le président de la Généralitat de Catalogne, Artur Mas, a été convoqué hier par le Tribunal supérieur de justice espagnol. Il devrait comparaître le 15 octobre prochain pour répondre du délit de « désobeïssance civile » quʼa constitué la consultation (qui nʼavait pas un caractère officiel donc qui nʼétait pas un référendum juridiquement parlant) des Catalans le 9 novembre dernier au sujet de lʼindépendance. Hasard ou pas, cette date du 15 octobre correspond à celle où fut exécuté le résistant Lluis Companys qui était aussi dirigeant dʼEsquerra Republicana de Catalunya (ERC) durant la dictature franquiste. Cʼétait en 1940.
La réaction du parti de gauche catalan a été immédiate. Sergi Sabrià i Benito, député au parlement catalan, a déclaré que cette « convocation était une nouvelle démonstration de la nécessité dʼun Etat indépendant ». Il est vrai que lʼon est en droit de sʼinterroger sur cette Constitution qui interdit aux populations de sʼexprimer démocratiquement alors que plus de 2,3 millions de Catalans ont participé à cette consultation. À moins quʼil ne sʼagisse dʼun acte téléguidé par le Parti Populaire qui a bien du mal à se dégager de son héritage franquiste et surtout qui a lamentablement échoué lors des élections de dimanche dernier en récoltant, avec 8,50 % des suffrages, un malheureux siège de plus que la CUP, le parti de gauche anti-capitaliste.
Quoi quʼil en soit, en convoquant Artur Mas à Madrid, les autorités ne font que souder davantage les Catalans et renforcent leur volonté dʼémancipation par la voie démocratique.