Marre dʼentendre en boucle les tubes français à la radio ? Marcel Rogemont, député socialiste dʼIlle-et-Vilaine, est un des signataires dʼun amendement daté du 11 septembre 2015 renforçant encore le quota de chansons françaises sur les ondes. Celui-ci stipule que « dans l’hypothèse où plus de la moitié du total des diffusions d’œuvres musicales d’expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France se concentre sur les dix œuvres musicales d’expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France les plus programmées par un service, les diffusions intervenant au-delà de ce seuil ne sont pas prises en compte pour le respect des proportions fixées par la convention pour lʼapplication des quatre alinéas précédents. ».
Lʼexposé des motifs explique que « le législateur a souhaité instaurer des obligations minimales en matière de diffusion de chansons d’expression française s’appliquant aux radios privées. Pourtant, l’exposition de la musique francophone en radio et la diversité musicale ne cessent de se dégrader depuis plusieurs années. Sur certaines radios, à l’heure actuelle, 10 titres francophones peuvent représenter jusqu’à 75 % des diffusions francophones mensuelles ».
On sʼétonnera quʼalors que la langue bretonne est jugée par beaucoup « inutile », les députés soient obligés de légiférer pour faire une place à la langue française sur les radios en France. Cela étant dit, si cet amendement peut permettre de diversifier la musique écoutée, il ne peut être que bénéfique. Dans un message à M. Rogemont, lʼenseignant et écrivain en langue bretonne Mark Kerrain sʼest toutefois étonné que ce dernier ne propose pas « dʼaugmenter également les quota des langues bretonnes (breton et gallo, langues parlées dans votre circonscription), basque, catalan, corse, alsacien, occitan, qui est actuellement, dʼaprès mes information, de 0 %, pourcentage qui donne une exacte image de la discrimination linguistique pratiquée sur les ondes, et notamment dans les « playlists » de Radio France ».
Et de conclure par cette question : « estimez-vous normal que certaines langues aient droit à la protection de la loi et que dʼautres doivent être exclues de cette protection ? Que des artistes doivent être discriminés selon les langues dans lesquelles ils sʼexpriment ». On attend la réponse de lʼintéressé…