Soutien aux Burkinabè

Burkina

Rassemblement devant la mairie de Rennes.

En octobre 2014, en deux jours, les burkinabè ont chassé le dictateur Blaise Compaoré qui régnait en maître depuis 30 ans. Hier, en soirée, Adolphe Yemtim, burkinabè en tournée en France, a prononcé un discours lors d’un petit rassemblement de soutien à Rennes auquel l’UDB a participé. Voici ses mots :

« La société civile ne s’est pas contentée d’abattre l’ancien régime, elle est depuis impliquée et active pour un véritable changement et représentée au sein du Conseil national de transition (ou CNT). Son président, Chériff Sy, est d’ailleurs issu de la société civile et non d’un parti politique. Elle a depuis des mois levé des lièvres cachés depuis des années et s’apprêtait entre autre à mettre en lumière l’assassinat de Thomas Sankara [en 1987].

La tentative de coup d’état du 16 septembre menée par le général Diendéré, bras droit de Compaoré en fuite, utilisant son régiment de sécurité présidentielle avait parmi ses objectifs de stopper cette dynamique populaire et démocratique, de museler le Conseil national de transition et de gommer son travail de plusieurs mois, de permettre à la clique Compaoriste de revenir aux affaires. (…).

Aujourd’hui rassemblés en soutien au peuple et à la société civile burkinabè, nous disons aux instances internationales, à tous ceux qui parlotent au nom d’une prétendue diplomatie, Union européenne, France, Cedeao, seule la voix du peuple compte, seuls sont légitimes ceux qui l’écoutent. (…)

Par leur comportement depuis l’insurrection populaire d’octobre, le peuple et la société civile burkinabè ont ouvert en grand une porte de l’espoir. La première des forces d’un pays n’est pas dans son sol, ni dans son industrie, ni dans sa monnaie, elle est dans l’énergie et le courage de son peuple. Le Burkina Faso nous montre sa force, or pour l’Afrique et les défis qui sont devant elle, de la force, il en faudra.

Ces défis sont alimentaires, amenés par l’explosion démographique et la dégradation des sols en cours en Afrique de l’Ouest, amenés également par un accaparement des terres africaines, ils sont donc principalement agricoles. L’ONU, la Banque Mondiale, les grandes instances le savent, l’Afrique de l’Ouest est face à un danger de subsistance alimentaire dans la décennie à venir. Ils savent, mais ne font rien. Comme ils ne font rien depuis des décennies, des africains risquent leur vie en mer pour leur survie.

Il n’y aura pas d’alimentation possible sans souveraineté alimentaire, pas de souveraineté alimentaire possible sans souveraineté populaire. C’est sur eux-mêmes que les peuples d’Afrique doivent compter, sur eux-mêmes et la solidarité internationale, une vraie solidarité activité, d’individu à individu, de groupe à groupe, de peuple à peuple ».

Adolphe Yemtim a conclu son discours en remerciant chaleureusement « le peuple breton » de son accueil et de son soutien. En particulier l’association Ingalañ.

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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